Démarrage 2014

Profitant de quelques jours de congé après les fêtes, je passe les dernières heures du jour juché sur mon tree stand attendant l’hypothétique chevreuil….de tout mon territoire, ce tree stand est certainement le plus fréquenté, et paradoxalement c’est dans celui-ci que j’ai fait le plus de ratés (et de blessés non retrouvés aussi…)  je n’y ai jamais tué un seul animal, c’est une vraie malédiction !
Malgré tout ce passif, je m’obstine saison après saison, espérant que cela finira par payer. Hier 2 janvier, j’y vais faire mon premier affut de l’année. A peine installé j’entends quelques craquements et une chevrette sort dans le maïs ramassé pour y glaner les dernier épis tombés, elle reste près d’une demi-heure dans les parages de mon affut sans jamais faire les 3 pas qui manquent pour que je puisse décocher. A la limite de la tombée du jour, alors que je m’apprête à rentrer, j’ai déjà remis ma flèche au carquois, j’entends une grosse cavalcade dans le bois, j’estime au moins 4 ou 5 animaux qui s’arrêtent tout près de mon poste. Impossible de les distinguer dans la pénombre du bois, ma seule chance est qu’ils sortent par la coulée juste sous mon tree stand. Chose assez surprenante , des aboiements de défi se font entendre, il semble qu’une lutte territoriale est déjà en cours dans le secteur, la poursuite démarre avec force aboiements et se termine plus loin dans le bois. La nuit tombe je m’éclipse discrètement, des aboiements sporadiques se font encore entendre.
Aujourd’hui 3 janvier, la météo tourne à la pluie, les averses sont de plus en plus intenses depuis ce matin, je décide néanmoins de renouveler l’expérience d’hier, cette fois la tenue de pluie est de rigueur. Après tout, il n’y a que ceux qui y vont qui en voient. 15h30, me revoilà juché sur le tree stand maudit, deux heures passent sans grande animation à part les averses intermittentes. Lors d’une accalmie j’entends des pas approcher dans mon dos, je pivote et vois une chevrette approcher la coulée située sur ma droite, là où je suis le moins à l’aise pour décocher, elle avance doucement tout en observant son environnement. A un moment elle a le regard complètement tourné vers moi, mais à travers les branches et les quelques feuilles qui restent, elle ne me voit pas. Elle fait quelques pas sur la coulée pour m’offrir un ¾ arrière, cas d’école ! J’arme mais je ne suis pas 100% à l’aise, gêné par l’arbre sur mon bras de corde. La chevrette fais les quelques pas qui devrait l’amener au point de jonction avec mon eclipse 145, je prends le temps du « pick a spot » et la flèche part…..n’importe comment ! Enfer et damnation, caramba, encore raté, la flèche lui passe 10 cm au dessus du dos. Décidément la malédiction ne sera pas rompue ce soir ! Alors que je suis à me morfondre sur l’inutilité de ma quête, manquant de jeter arme et matériel par-dessus bord, de nouveaux pas se font entendre. Un petit bocard arrive lui aussi pour profiter de la manne du maïs restant. Il trotte rapidement, j’ai juste le temps de ré encocher un flèche, j’arme juste lorsqu’il passe derrière un arbre. Il s’arrête au bon endroit, encore une fois, pick a spot et décoche…la trajectoire me semble parfaite, le bruit sourd me fait penser à la traversée de la cage thoracique. Le chevreuil démarre sur 20m, émet un râle sourd puis disparaît dans la pénombre  J’attends 10 mn en me repassant le film des événements…de tous les tirs fait de cet endroit, c’est celui que je pense le plus réussi, j’attends 10mn et je vais vérifier l’anshuss. Il y a du sang jusque sur les plumes mais comme la nuit est franchement tombée je marque l’endroit et je passe un coup de fil à la brigade cynophile de l’ASCAMP….la nuit va être longue