Dis .... tu me laisse prendre mon arc ?

C’est la sixième année consécutive que je suis invité comme conducteur de chien de sang à l’une des battues à l’arme à feu de « La tour du Vallat » ou nous chassons également à l’arc sur certaines zones.
Chaque fois c’est la même chose, je demande au responsable de battue de participer à la chasse comme archer sans succès.
Ne pas désespérer, au contraire, chaque fois afficher ma motivation et argumenter ma détermination, tel était mon plan de batail pour arriver à mes fins un jour ou l’autre.

Ce matin pour la énième fois,  la réponse d’Anthony est « …. Non … », mais … la petite hésitation  qui a suivi le « non » habituel, me laisse entrevoir une faille et peut être l’aboutissement de ma quête ….
Je repars à l’attaque à l’aide de nouveaux arguments, notamment la proximité des bâtiments de la fondation par rapport à la traque et le fait que certains sangliers malins profitent régulièrement de l’absence de postés à cet endroit pour prendre la tangente.
A la fin d’une dernière salve de justifications au bien fondé d’un ou deux postes pour archers pour pallier la défaillance de la ligne de tir, à un moment ou je sens que mon adversaire est à terre,  je termine ma plaidoirie en papillonnant des yeux  par un :

« Dis… tu me laisse prendre mon arc …. » le plus langoureux possible.

Le coup de grâce était donné et l’inflexibilité d’Anthony  allait s’effondrer…..

YES ! C’est d’accord, pour la première fois un archer sera intégré dans le groupe de carabiniers de la TDV.

Quelques jours avant la battue un rendez vous est pris avec Anthony pour aller repérer les postes. « Les » postes car Claude, (dit barbe blanche) mon ami archer sera de la partie.
Arrivé sur site nous longeons la zone de traque sur le chemin qui la délimitera au sud.
A gauche nous avons donc l’enceinte, et à droite successivement : une belle roubine, puis une épaisse bande de végétation, puis un pré tout en longueur, puis les bâtiments de la TDV.
Sur le chemin Anthony nous montre les deux passages qui coupent, le chemin et la roubine et par lesquels les sangliers filent à l’anglaise protégés par la présence des bâtiments qui interdisent tous tir à la carabine pour des raisons évidentes de sécurité.

Ces deux passages  je les connais bien et  lorsque le Anthony me propose de nous placer Claude et moi à ces endroits sur le chemin je lui explique que ce n’est pas forcement une bonne idée. Effectivement, poussés par les chiens, nous avons toutes les chances que les sangliers traversent  à mac 2 avant de plonger dans la roubine, rendant tous tir à l’arc très aléatoires.

Non mon idée est de nous placer après la roubine dans la bande de végétation ou les animaux devraient se déplacer plus lentement, tranquillisés et freinés par l’épais couvert.

Une heure plus tard nous nous étions confectionnés, Claude et moi, deux petits nids au milieu des ronces, des cornouillés, des ormes et des tamaris.
Alors que Claude dispose d’une certaine ouverture dans ces fenêtres de tir, je m’enfouis profondément dans la végétation pour me retrouver en face de coulées creusées comme des canyons dans la berge au niveau d’un des deux passages. Mon champ de vision est de 5 ou 6 m maxi et les coulées à moins de trois mètres.

Ca sent le contact rapproché, j’adore….

Les canyons creusés par le passage des sangliers, la roubine est derrière à 90 ° :

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Vendredi 10 sept 6H 15, Claude et moi arrivons au rendez vous bien avant le levé du jour et cette fois ci je peux répondre «  oui »  un grand sourire aux lèvres  lorsque la plupart des chasseurs qui me connaissent me demande si je prends mon arc ce matin. En  écoutant leurs encouragements J’ai  l’impression qu’ils sont autant désireux que nous de  voir un sanglier tomber sous une de nos flèches.
 
Ca y est je suis installé au poste et après avoir fait les dernières retouches de mon Blind naturel. Je commence à visualiser toutes les possibilités de tir et armer sur des sangliers imaginaires pour vérifier que rien ne gênera mes mouvements dans cet affut si confiné.

les coulées sont juste derrière ma palissade végétale à travers laquelle j'ai aménagé mes fenètres de tir:

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Le chasseur embusqué. Celle ci j'adore, surtout le gros plan sur la large Scharc qui pour moi est un summum d'éfficacité et de polyvalence ...

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Voila 3 bonnes heures que la battue à commencer et que je suis bercé par les aboiements incessants des chiens.

Bon nombre de coup de carabines ont claqués plus ou moins loin de moi, mais pour l’instant aucune bête noires n’à cherché à s’enfuir de mon coté.

J’espère que mon ami aura eu plus de chance que moi.

De toute façon la mélodie ininterrompue de la meute m’a déjà ravie et assurée la réussite de la matinée.

Il est vrai que ces battues dans les marais ont une particularité qui fait que même si aucun animal ne passe à votre poste, l’ambiance que mettent les chiens dans la traque suffit à vous tenir en haleine  sans avoir à compter le temps.
Effectivement, contrairement à bon nombre de battue ou vous pouvez passer plusieurs heures voir la journée à vous demander si vous n’êtes pas seul au monde, dans le marais quand les sangliers sont au rendez vous, c’est le concert du début jusqu'à la fin.
Ces animaux ont une telle défense dans les roseaux, les ronciers et l’eau qu’ils tournent en rond, restent sur place et font ferme sur ferme au lieu de prendre la tangente et filer droit devant eux sur des km.
Ici les chiens ne sont pas des coureurs de fond, mais des boxeurs qui sont continuellement au contact des animaux qu’ils doivent convaincre de sortir du marais.
Autant vous dire que c’est très chaud pour eux, (qq fois pour les traqueurs), et que les castagnes ou sont mêlées grognements, aboiement et couinements vous font sérer en permanence votre arme dans les mains.

Aller !!!, encore  une mêlée entre chiens et sangliers qui semble venir doucement de mon coté.

Tous d’un coup deux coup de feu claquent sur la ligne de tir situé le plus proche de moi. Debout en batterie, les yeux rivés sur les deux grosses coulées en face de moi, j’attends une fois de plus le petit malin qui aura choisi l’option des bâtiments pour trouver son salue.
D’un coup je sens une présence sur ma gauche, le sanglier tant espéré approche d’un pas décidé mais parallèlement à la roubine qu’il longe à couvert. Il à du traversé plus en amont peut être au poste de Claude.
Heureusement j’avais également prévue cette option et emménagé une fenêtre  de tir en conséquence.  En deux secondes ce joli sanglier passe plein travers entre l’arrivé des canyons et mon poste à …. 2,5 m.

Je n’ai même pas vue ma flèche voler, j’ai juste eu la sensation d’être plein coffre et d’entendre un « scracht !!! » d’os qui explosent.

Je suis sur que le sanglier ne m’a pas vu et n’a rien sentis car après l’impact il n’a absolument pas démarré. Il a poursuivi son chemin au petit trot comme si de rien n’était jusqu’ a ce qu’il sorte de mon champs de vision.

Quelques secondes plus tard j’entendais comme des soubresauts pas très loin et même si je ne la voyais pas j’imaginais que très probablement ma proie venait de rendre ses derniers souffles.

Ouuuuf ! ….. Doucement la tension redescend alors que l’envie d’aller voir derrière les buissons monte.

La, forcement le film passe et repasse dans ma tète durant l’immobilité forcée jusqu'à la fin de traque.

Lorsque la corne sonne la fin de mon attente et ma délivrance nerveuse, je n’ai que quelques mètres à parcourir pour être soulagé des tous les petits doutes que je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir.

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YES, yes, yes … je suis aux anges, Ce petit ragot de 55 kg est mort à moins de vingt mètres après une flèche qui lui aura prit les deux poumons et le cœur. Du top de top, un sans faute pour la première fois que des archers participent à une battue carabine.

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La reconnaissance de notre mode de chasse à bien faillit atteindre son paroxysme puisque Claude à eu lui aussi eu une occasion. Malheureusement au moment ou la bête c’est présentée la ou il l’avait prévue une branche de son affut à glissé juste devant sa fenêtre de tir … dommage à quelque chose prêt c’était l’apothéose.

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De retour au rendez vous vous imaginez bien l’ambiance. Sous l’avalanche de questions et de félicitations Impossible même d’atteindre l’apéro.

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Anthony vient me voir un grand sourire aux lèvres, et tout en me serrant très fort la main, me dit : « il y aura maintenant beaucoup de poste pour les archers …. »

De gauche à droite, Claude, Anthony et Julien fauconier de proffession mais également archer qui n'a pas fini de faire parler de lui puisque lundi dernier il tuait le troisième sanglier d'une saison qui commence plutot bien...

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fellisitation et beau recit

Exrtra...
Le récit!
Votre aventure!
Ta chasse!
Ta réussite!
Le partage!

MERCI!

Top !!!! Moi j'adore la façon dont tu tiens ton ragot....c'est extrêmement respectueux ....
Merci pour tout et bravo.

Extra ...

Avec cette fois ci l'ambiance de la battue ...

Même si ça n'est pas ton plus gros, celui ci a la saveur d'avoir été prélevé en battue mixte et c'est une sensation très particulière 

Un plaisir de te féliciter à nouveau !!!

bravo, merci a toi pour le récit et également pour le témoignage que tu as rendu à ta/notre passion , permettant en plus la développement de la Chasse a l'Arc autour de toi.

Merci encore

Génial !!!    merci !! je rêve d'avoir un poste en battue mixte    un jour ... je l'aurai

Salut Yann

Tu m'en avais déjà parlé mais j'apprécie peut-être plus la version écrite car il y a les photos.
Je te renouvelle mes félicitations et te remercie pour tout ce que tu fais pour les chasses en Camargue.
A+ Jeannot

comme quoi , qualité de l'archers, obstination, persévérance, entrainement, opportunisme, pour finir, une flèche parfaite , 

merci pour le partage de l 'histoire, que j ai beaucoup aimé, 



Ps : encore un saramaca si je m'abuse

Sympa l' histoire belle action  
....et maintenant plus de doute pour les carabiniers sur l' efficacité d'un arc
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J' oubliais tu as un trou à ton pantalon

sur la première photo , je pensai que tu avais fléché un ragondin 


Mais non c est ENCORE!!!  un Magnifique Sanglier!!!!


je te dirai en plus que tes récits se bonifient au fil des actions de chasse, un vrai régal , un vrai bonheur de te lire ............MERCI!!

Félicitations pour ce énième sanglier  mais qui je n'en doute pas feras beaucoup parlé de lui et de notre mode de chasse ,merci !

félicitation très beau récit et belle prise  

Quel plaisir cela doit être de pouvoir flécher un sanglier 
Mon rêve  
Qui malheureusement pour l'instant reste une utopie  

arnaud 45 a écrit:Sympa l' histoire belle action  
....et maintenant plus de doute pour les carabiniers sur l' efficacité d'un arc
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J' oubliais tu as un trou à ton pantalon

C'est vrai, ça attire le regard ces trucs là

Génial! Félicitations et merci pour ton récit!
Dis, au fait, quel est donc ce bel arc et en quelle puissance s'il-te-plaît?

Comme d'habitude, un super récit et des résultats... top 

Bientôt y aura plus que des archers en camargue, yann va convertir tout le monde!

Superbe bravo à toi

cool Yann c'est super bien tout ça !

Super Yann.
ici c'est plus cool...... c'est moi le président........ .
Maintenant ils vont comprendre que un archer placé ou il faut est tout aussi efficace.....

bravo yann, comme quoi le fait de perséverer ca a du bon ,merci pour le recit une fois de plus super on avait l impression d etre avec toi

Ce n'est pas un sanglier comme (tous !) les autres, car celui-ci aura fait beaucoup pour la chasse à l'arc ! Bravo pour ce prélèvement militant, Yann !

Mais la prochaine fois, essaye quand même de rentrer la lame dans la bête avant que l'encoche ait quitté la corde !  (Toujours plus près !)

Merci, merci à tous. C'est toujours un grand plaisir d'écrire et de voir que ç'est apprécié.

Pour répondre à certains, l'arc est toujour le mème, le Saramaca testé au WTT. 63#à 28" et 60" de long.

Pour l'instant on peut dire qu'il me convient bien puisque je n'ai tiré que trois fois avec à la chasse mais les trois fois dans le mille, à des distances et dans des situations biens différentes.

Je pense que j'ai également trouvé un set up de flèche parfait. j'y est mis le temps et j'ai galéré mais maintenant mème équipées des larges sharcs safari (39 mm de largeur de coupe) mes flèches volent très très bien jusqu'a plus de 30 m, (tous dans une assiète à déssert).

De plus le fait d'étre monté en poids de flèche surtout en pointe, 680 g au total avec 320 g en pointe ( insert de tube compris), j'ai réduit la puissance que j'avais l'habitude de tirer, (62 # à mon allonge contre 67# avec le wayana). A cela vous ajouter le petit affet Static du Saramaca et vous comprenez très vite que je suis très nettement plus stable à l'encrage et surtout à la décoche.

Enfin le petit trou au futal et bien .... je l'ai découvert en mème temps que vous et j'avoue que moi aussi je ne vois que ça maintenant

2.50 ... Tu aurais presque pu lui sauter dessus ! J'imagine qu'à cette distance, avec cette puissance et cette lame, la flèche a traversé complet.
Bravo pour le récit, la réalisation mais surtout pour le choix et la préparation
de l'affût.