La chasse du chamois, l'école de la patience.
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La chasse du chamois, l'école de la patience.
Si on me demandais à quoi ressemble la chasse à Cluchette, je répondrais :
« c’est comme mon teckel, infernal mais je ne peux pas m’en passer ».
Ce territoire Onf au bout du monde n’à rien d’engageant. C’est loin, sans accès, difficile, dangereux, avec des animaux tendus comme la corde de mon arc depuis que le loup s’y est installé. Pourtant si j’avais un seul terrain de chasse à garder aujourd’hui, ce serais sans nul doute celui la tant l’immersion dans la nature et la chasse y sont intenses, sans artifices.
Le deuxième week end de décembre ce petit bout de montagne allait une fois de plus devenir magique pour moi.
Ça faisais longtemps que je n’avais pas repris la plume pour une histoire de chasse , la ça méritais un petit effort. Voici ma bafouille.
Ouf ! J’ai pu garer le 4 ×4 au bout de cette piste que les interminables pluies de ces derniers temps ont rongé. Il faut dire que grappiller quelques centaines de mètres de grimpette avec tous le matos et les provisions pour deux jours de chasse n’est pas un luxe vu l’itinéraire pour accéder au camps de base. Le sac est bouclé, le temps est au beau et le teckel sentant la balade me fais la fête. Tout est bien partis pour me faire oublier les miasmes de la civilisation.
La montée vers le camps commence par la traversée d’un magma de rochers et de terre en perpétuelle mouvement vers le vide.
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La zone est instable mais constitue un rempart efficace contre la plupart des intrusions humaine. La marche d’approche suit ensuite la lisière de la végétation avant les grands pierriers, et se termine sous les derniers arbres de la hêtraie qui abrite notre campement d’indiens.
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Ça sent bon la mousse et le bois humide, les premières étoiles nous souhaitent la bienvenue .
Petit repas au feu de bois en tête à tête avec Easton puis je ne me fais pas prier pour rejoindre les bras de Morphée.
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Au petit matin mon plan de chasse est très ambitieux pour tacher d’exploiter toutes les possibilités de rencontre avec les différentes espèces de gibier.
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Approche aux sangliers dans le bois pour commencer, puis petit tour dans une zone refuge ou les gros béliers récupèrent de leur activité nuptiale maintenant terminée avant de monter au dessus des pierriers dans la barre et courir après les chamois. Si j’ai le temps j’ai aussi un TS installé dans un coin ou un joli brocard me fait tourner en bourrique depuis quelques années …. Bref tout excité mon programme de chasse est boulimique .
J’installe Easton pas forcement ravis comme chien de garde au camps et c’est parti.
Quelques minutes plus tard me voila sur une arrête rocheuse de laquelle on peut avoir un panoramique sur les grands éboulis et la barre de la Cluchette .
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A la lueur du petit jour les premiers chamois pâturent dans les hautes prairies abruptes sous les falaises. Quelques uns sont un peu plus bas au milieu d’un immense pierrier qui sert de piste de cavalcades pour les boucs excités par les hormones.
.Visiblement il y à encore de l’activité.
Finalement les grandes manœuvres envisagées une heure avant sont abandonnées pour recentrer la chasse sur les chamois.
C’est certainement la bonne décision de la journée, ne pas courir plusieurs lièvres à la fois.
J’enlève une couche de vêtement, ça va grimper. Je prends soigneusement le vent et à pas feutrés l’ascension commence.
Plus la falaise protectrice se rapproche plus la pente prends des degrés. Le temps qu’il me faut pour passer d’un point à un autre n’a plus d’importance. Seul le vent, le relief pour rester à couvert et les chamois guident ma progression.
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La partie est d’autant plus difficile que le loup omniprésent à mis tout les autres habitants de la foret sur les dents. Ici quand on est pas un canidé on vit perché sur un bloc, un piton ou une arrête et on observe. En montagne c’est le gibier qui est installé sur les TS a l’affut de tous ce qui pourrait l’approcher. Ça met encore plus de piment au chalenge de l’archer qui veut prélever un des animaux du coin.
Macabre découverte A 100 m du camp en octobre. Durant mon approche j'allais trouver une autre dépouille juste sous la barre.
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Ca y est la falaise vertigineuse se dresse juste au dessus de ma tête tel un colosse minéral. J’avance à son pied avec précaution suivant les courbes de niveau le vent bien dans le nez. A chaque ressaut du relief mes jumelles fouillent tous les endroits ou des animaux peuvent se trouver surtout toutes ces petites vires bien cachées qui servent habituellement de tour de guet et que je connais maintenant par cœur. Toutes ces années à me faire ramasser aux milieu de ces cailloux à qui je pourrais donner des petits noms tellement je les connais par cœur, n’auront pas été perdues et me rendent la monnaie de la pièce pour toutes mes déceptions passées.
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Des que je détecte un masque blanc entre deux blocs ou une ligne de poils dissimulée dans les branchages , je passe de longues minutes à chercher tous les individus encore invisibles.
Apparaissent alors ça et la les congénères restés dans l’ombre. Régulièrement, je me dis « ouf … celui la si tu n’avais pas attendu tu serai fais… ». La peur d’être vu à remplacé l’impatience car je sais très bien qu’au premier signal d’alerte la montagne peut se vider comme une bassine percée.
Ici une mouflonne prise en photo à travers les jumelles. Une astuce de Ludo bien pratique quand on n'a que le portable pour cela.
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La technique fonctionne et la montagne m’offre ma première occasion avec un bouc servis sur un plateau.
L’animal sorti d’un petit col avance droit sur moi en grognant. Une bonne centaine de mètres nous sépare mais je sais que la coulée sur laquelle il progresse me passe presque dessus. Arrivé à ma hauteur à une quinzaine de mètres en surplomb, le bouc marque un arrêt sur une petite vire pour examiner la suite de son itinéraire.
Mon bras d’arc se stabilise, le spot est fixé, c’est la décoche.
La flèche vole bien au début puis prend un virage à droite violent pour aller embrasser un gros rocher juste devant le poitrail du chamois.
Faute.
Cette occasion trop belle m’a fait oublié le vent du nord latéral relativement soutenu qui à emporté le projectile comme un fétu de paille.
Trop sur de moi, bien fais pour moi.
La sanction est sans appel mais heureusement le bouc n’a aucune idée du vrais danger. Après un petit sprint il marche à nouveau tranquillement sans semer la panique chez ses congénères. Ouf ! ….. Cependant j’ai bien failli tout faire foirer et dans ma tête je me dis doucement « yann aujourd’hui il faudra tirer prêt »
Tout le reste de la matinée je fais le serpent entre les blocs sous la barre sans trouver de situation propice. Je passe plus de temps à ruser pour éviter d’être détecté par des chamois trop inaccessibles que de temps à progresser pour trouver celui qui sera bien placé. Par contre aucune bête ne sent le danger qui passe à leurs cotés et la montagne reste tranquille.
Vers midi enfin je trouve une vraie bonne occasion avec un éterlou qui s’alimente en toute quiétude une quarantaine de mètres sous moi. Tapis entre les genets une fois de plus c’est l’attente et l’observation.
Je fini par trouver une seconde touffe de poils deux mètres à coté cachée derrière une matte d’arbustes. C’est un autre éterlou qui m’aurait détecté à tous les coups sans mes précautions.
Le vent est bon, les animaux sont assez bien placés c’est le moment de tenter l’action.
Doucement doucement la distance réduit mais arrivé à 25 m le masque blanc de l’éterlou couché dirigé vers moi bloque ma progression.
Flute ... J’attends, j’attends, j’attends, je vais même jusqu’à casser la croute à l’abris du gros genet qui me protège visuellement pour faire passer le temps mais rien ne bouge dans le bon sens.
Une bonne heure se passe et les premiers frissons se mêlent aux courbatures déjà biens présentes.
Ça sent l’impasse.
Je n’en peu plus, tétanisé je suis obligé de faire demi tour pour rejoindre ma première position. Retour au point de départ mais toujours pas repéré, c’est l’essentiel.
J’élabore un deuxième plan d’approche et après un long détour pour utiliser un gros genévrier comme écran j’arrive à moins de 10 m des éterlous maintenant couchés côte à côte.
Je peux presque leur compter les poils des moustaches mais de la ou je me trouve leur position ne m’offre pas d’axe de tir sur la zv.
Pour cela j’ai encore quelques mètres à faire jusqu’au gros cade qui pourra me cacher pendant que me relève.
Comme à la chasse aux chamois c’est rarement simple, en vérifiant que tout est bon je trouve une chèvre située 50 m en contrebas qui aura un visuel direct sur moi si je cherche à rejoindre maintenant mon genèvrier. Il me faut attendre une enième fois.
J'ai pris le temps de la prendre en photo à un moment ou elle envoie la tête dans un buisson.
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Le temps que ma situation se débloque Je vérifie qu’aucun autre chamois ne soient dans les environs.
Lorsque le moment est propice je glisse derrière mon genévrier mais les éterlous n’y sont malheureusement plus.
Chou blanc après tant d’efforts c’est la grosse déception. Du coup frustré, je me lance sans attendre dans l’approche de cette chèvre que je sais non suitée.
C’est reparti pour une nouvelle séance de reptations entre les genets.
A chaque mouvement la petite voie dans ma tête me dis trop vite, encore trop vite, c’est toujours trop vite pour tacher de me calmer et garder la bonne cadence qui m’évitera de faire rouler le moindre petit cailloux, de faire craquer la moindre branchette.
Cette fois ci je parviens à gagner le bosquet ou se trouve le chamois relativement rapidement.
La proximité du gibier convoité diffuse une espèce d’aura qui emballe à nouveau mon cœur. Seuls quelques petits craquements d’herbe sous sa mâchoire trahissent sa présence . Instants magiques du chasseurs qui pénètre la grande intimité de sa proie.
La tout devient compliqué et simple à la fois. Compliqué car on se sent bloqué par cette proximité, simple car le choix de l’immobilité est la plupart du temps salutaire.
Le premier qui bouge à perdu.
A force de chercher le détail à travers les branches de genets je fini par distinguer les cornes du chamois qui se relèvent par intermittence. Je peux situer exactement sa position et le sens dans lequel il est tourné.
Je passe en revu toutes les options de déplacements et les fenêtres de tirs possibles jusqu’à ce que j’en trouve une relativement propre. Si l’animal avance il passera dedans.
Le menton à terre mes mouvements pour être en position de tir se limitent au strict minimum.
Les minutes passent et ressemblent à des heures.
Surtout ne pas céder à la tentation de faire le périscope. Au contraire comme le dentis à l’agachon pour le chasseur sous marin, plus l’objectif se rapproche plus il faut se terrer dans le poste.
Ca bouge dans la bonne direction. La shark pointe la fenêtre de tir et avant que l’objectif apparaisse je monte à l’encrage. La tête passe et ce qui me semble bien être le coffre s’immobilise à quatre mètres dans la fenêtré.
Je cherche le spot mais quelques micro branches de genets sont au milieu.
J’hésite … ce serai trop bette de foirer le tir maintenant. Je baisse le bras d’arc et j’attends encore.
L’animal avance à nouveaux, je recalcule les possibilités de tir. Ça va sortir un peu plus loin mais en plein propre. Faudra faire très vite.
La shark se réaligne je monte à l’encrage. Ma respiration est presque bloquée sous la tension car je sais que le tir est cette fois ci imminent.
Les cornes, la tète, l’épaule . Je prends le spot au plus vite alors que le chamois pivote comme pour monter sur moi .
Crack ! La flèche s’immobilise dans le haut de son flan.
A l’impact la chèvre se retourne et fait deux bonds dans la pente.
Elle cherche le danger en contre bas, elle chancelle pendant que la végétation se couvre de sang.
J’ai peur qu’elle se jette dans le vide et que les falaises l’engloutissent alors tapis dans ma cachette, tétanisé par l'engoisse de perdre ma bête, je reste immobile en laissant l’hémorragie emporter ma proie.
(
Les secondes s’égrènent.....Un ultime bond et c’est l’effondrement .
Ooooooooouf …... Mes poumons reprennent leur rythme et boivent à pleine gorgée l’oxigène qui leur à manqué une bonne grosse minute.
Les muscles se relâchent, la tension s’évacue, j’ai l’impression de reprendre pied avec la réalité après un état second.
Doucement je réalise ce qui vient de se passer au fur et à mesure que la joie immense d’avoir pu tuer, à l’approche, avec mon tradi, un chamois dans cette montagne si singulière monte en moi.
Merci Cluchette petit bout de cailloux magique.
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Retour au camp, la deuxième partie de l'aventure commence.
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Puis le lendemain à la voiture par un chemin qui fini par vous puiser vos dernière forces.
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Crevé mais heureux .
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« c’est comme mon teckel, infernal mais je ne peux pas m’en passer ».
Ce territoire Onf au bout du monde n’à rien d’engageant. C’est loin, sans accès, difficile, dangereux, avec des animaux tendus comme la corde de mon arc depuis que le loup s’y est installé. Pourtant si j’avais un seul terrain de chasse à garder aujourd’hui, ce serais sans nul doute celui la tant l’immersion dans la nature et la chasse y sont intenses, sans artifices.
Le deuxième week end de décembre ce petit bout de montagne allait une fois de plus devenir magique pour moi.
Ça faisais longtemps que je n’avais pas repris la plume pour une histoire de chasse , la ça méritais un petit effort. Voici ma bafouille.
Ouf ! J’ai pu garer le 4 ×4 au bout de cette piste que les interminables pluies de ces derniers temps ont rongé. Il faut dire que grappiller quelques centaines de mètres de grimpette avec tous le matos et les provisions pour deux jours de chasse n’est pas un luxe vu l’itinéraire pour accéder au camps de base. Le sac est bouclé, le temps est au beau et le teckel sentant la balade me fais la fête. Tout est bien partis pour me faire oublier les miasmes de la civilisation.
La montée vers le camps commence par la traversée d’un magma de rochers et de terre en perpétuelle mouvement vers le vide.
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La zone est instable mais constitue un rempart efficace contre la plupart des intrusions humaine. La marche d’approche suit ensuite la lisière de la végétation avant les grands pierriers, et se termine sous les derniers arbres de la hêtraie qui abrite notre campement d’indiens.
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Ça sent bon la mousse et le bois humide, les premières étoiles nous souhaitent la bienvenue .
Petit repas au feu de bois en tête à tête avec Easton puis je ne me fais pas prier pour rejoindre les bras de Morphée.
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Au petit matin mon plan de chasse est très ambitieux pour tacher d’exploiter toutes les possibilités de rencontre avec les différentes espèces de gibier.
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Approche aux sangliers dans le bois pour commencer, puis petit tour dans une zone refuge ou les gros béliers récupèrent de leur activité nuptiale maintenant terminée avant de monter au dessus des pierriers dans la barre et courir après les chamois. Si j’ai le temps j’ai aussi un TS installé dans un coin ou un joli brocard me fait tourner en bourrique depuis quelques années …. Bref tout excité mon programme de chasse est boulimique .
J’installe Easton pas forcement ravis comme chien de garde au camps et c’est parti.
Quelques minutes plus tard me voila sur une arrête rocheuse de laquelle on peut avoir un panoramique sur les grands éboulis et la barre de la Cluchette .
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A la lueur du petit jour les premiers chamois pâturent dans les hautes prairies abruptes sous les falaises. Quelques uns sont un peu plus bas au milieu d’un immense pierrier qui sert de piste de cavalcades pour les boucs excités par les hormones.
.Visiblement il y à encore de l’activité.
Finalement les grandes manœuvres envisagées une heure avant sont abandonnées pour recentrer la chasse sur les chamois.
C’est certainement la bonne décision de la journée, ne pas courir plusieurs lièvres à la fois.
J’enlève une couche de vêtement, ça va grimper. Je prends soigneusement le vent et à pas feutrés l’ascension commence.
Plus la falaise protectrice se rapproche plus la pente prends des degrés. Le temps qu’il me faut pour passer d’un point à un autre n’a plus d’importance. Seul le vent, le relief pour rester à couvert et les chamois guident ma progression.
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La partie est d’autant plus difficile que le loup omniprésent à mis tout les autres habitants de la foret sur les dents. Ici quand on est pas un canidé on vit perché sur un bloc, un piton ou une arrête et on observe. En montagne c’est le gibier qui est installé sur les TS a l’affut de tous ce qui pourrait l’approcher. Ça met encore plus de piment au chalenge de l’archer qui veut prélever un des animaux du coin.
Macabre découverte A 100 m du camp en octobre. Durant mon approche j'allais trouver une autre dépouille juste sous la barre.
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Ca y est la falaise vertigineuse se dresse juste au dessus de ma tête tel un colosse minéral. J’avance à son pied avec précaution suivant les courbes de niveau le vent bien dans le nez. A chaque ressaut du relief mes jumelles fouillent tous les endroits ou des animaux peuvent se trouver surtout toutes ces petites vires bien cachées qui servent habituellement de tour de guet et que je connais maintenant par cœur. Toutes ces années à me faire ramasser aux milieu de ces cailloux à qui je pourrais donner des petits noms tellement je les connais par cœur, n’auront pas été perdues et me rendent la monnaie de la pièce pour toutes mes déceptions passées.
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Des que je détecte un masque blanc entre deux blocs ou une ligne de poils dissimulée dans les branchages , je passe de longues minutes à chercher tous les individus encore invisibles.
Apparaissent alors ça et la les congénères restés dans l’ombre. Régulièrement, je me dis « ouf … celui la si tu n’avais pas attendu tu serai fais… ». La peur d’être vu à remplacé l’impatience car je sais très bien qu’au premier signal d’alerte la montagne peut se vider comme une bassine percée.
Ici une mouflonne prise en photo à travers les jumelles. Une astuce de Ludo bien pratique quand on n'a que le portable pour cela.
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La technique fonctionne et la montagne m’offre ma première occasion avec un bouc servis sur un plateau.
L’animal sorti d’un petit col avance droit sur moi en grognant. Une bonne centaine de mètres nous sépare mais je sais que la coulée sur laquelle il progresse me passe presque dessus. Arrivé à ma hauteur à une quinzaine de mètres en surplomb, le bouc marque un arrêt sur une petite vire pour examiner la suite de son itinéraire.
Mon bras d’arc se stabilise, le spot est fixé, c’est la décoche.
La flèche vole bien au début puis prend un virage à droite violent pour aller embrasser un gros rocher juste devant le poitrail du chamois.
Faute.
Cette occasion trop belle m’a fait oublié le vent du nord latéral relativement soutenu qui à emporté le projectile comme un fétu de paille.
Trop sur de moi, bien fais pour moi.
La sanction est sans appel mais heureusement le bouc n’a aucune idée du vrais danger. Après un petit sprint il marche à nouveau tranquillement sans semer la panique chez ses congénères. Ouf ! ….. Cependant j’ai bien failli tout faire foirer et dans ma tête je me dis doucement « yann aujourd’hui il faudra tirer prêt »
Tout le reste de la matinée je fais le serpent entre les blocs sous la barre sans trouver de situation propice. Je passe plus de temps à ruser pour éviter d’être détecté par des chamois trop inaccessibles que de temps à progresser pour trouver celui qui sera bien placé. Par contre aucune bête ne sent le danger qui passe à leurs cotés et la montagne reste tranquille.
Vers midi enfin je trouve une vraie bonne occasion avec un éterlou qui s’alimente en toute quiétude une quarantaine de mètres sous moi. Tapis entre les genets une fois de plus c’est l’attente et l’observation.
Je fini par trouver une seconde touffe de poils deux mètres à coté cachée derrière une matte d’arbustes. C’est un autre éterlou qui m’aurait détecté à tous les coups sans mes précautions.
Le vent est bon, les animaux sont assez bien placés c’est le moment de tenter l’action.
Doucement doucement la distance réduit mais arrivé à 25 m le masque blanc de l’éterlou couché dirigé vers moi bloque ma progression.
Flute ... J’attends, j’attends, j’attends, je vais même jusqu’à casser la croute à l’abris du gros genet qui me protège visuellement pour faire passer le temps mais rien ne bouge dans le bon sens.
Une bonne heure se passe et les premiers frissons se mêlent aux courbatures déjà biens présentes.
Ça sent l’impasse.
Je n’en peu plus, tétanisé je suis obligé de faire demi tour pour rejoindre ma première position. Retour au point de départ mais toujours pas repéré, c’est l’essentiel.
J’élabore un deuxième plan d’approche et après un long détour pour utiliser un gros genévrier comme écran j’arrive à moins de 10 m des éterlous maintenant couchés côte à côte.
Je peux presque leur compter les poils des moustaches mais de la ou je me trouve leur position ne m’offre pas d’axe de tir sur la zv.
Pour cela j’ai encore quelques mètres à faire jusqu’au gros cade qui pourra me cacher pendant que me relève.
Comme à la chasse aux chamois c’est rarement simple, en vérifiant que tout est bon je trouve une chèvre située 50 m en contrebas qui aura un visuel direct sur moi si je cherche à rejoindre maintenant mon genèvrier. Il me faut attendre une enième fois.
J'ai pris le temps de la prendre en photo à un moment ou elle envoie la tête dans un buisson.
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Le temps que ma situation se débloque Je vérifie qu’aucun autre chamois ne soient dans les environs.
Lorsque le moment est propice je glisse derrière mon genévrier mais les éterlous n’y sont malheureusement plus.
Chou blanc après tant d’efforts c’est la grosse déception. Du coup frustré, je me lance sans attendre dans l’approche de cette chèvre que je sais non suitée.
C’est reparti pour une nouvelle séance de reptations entre les genets.
A chaque mouvement la petite voie dans ma tête me dis trop vite, encore trop vite, c’est toujours trop vite pour tacher de me calmer et garder la bonne cadence qui m’évitera de faire rouler le moindre petit cailloux, de faire craquer la moindre branchette.
Cette fois ci je parviens à gagner le bosquet ou se trouve le chamois relativement rapidement.
La proximité du gibier convoité diffuse une espèce d’aura qui emballe à nouveau mon cœur. Seuls quelques petits craquements d’herbe sous sa mâchoire trahissent sa présence . Instants magiques du chasseurs qui pénètre la grande intimité de sa proie.
La tout devient compliqué et simple à la fois. Compliqué car on se sent bloqué par cette proximité, simple car le choix de l’immobilité est la plupart du temps salutaire.
Le premier qui bouge à perdu.
A force de chercher le détail à travers les branches de genets je fini par distinguer les cornes du chamois qui se relèvent par intermittence. Je peux situer exactement sa position et le sens dans lequel il est tourné.
Je passe en revu toutes les options de déplacements et les fenêtres de tirs possibles jusqu’à ce que j’en trouve une relativement propre. Si l’animal avance il passera dedans.
Le menton à terre mes mouvements pour être en position de tir se limitent au strict minimum.
Les minutes passent et ressemblent à des heures.
Surtout ne pas céder à la tentation de faire le périscope. Au contraire comme le dentis à l’agachon pour le chasseur sous marin, plus l’objectif se rapproche plus il faut se terrer dans le poste.
Ca bouge dans la bonne direction. La shark pointe la fenêtre de tir et avant que l’objectif apparaisse je monte à l’encrage. La tête passe et ce qui me semble bien être le coffre s’immobilise à quatre mètres dans la fenêtré.
Je cherche le spot mais quelques micro branches de genets sont au milieu.
J’hésite … ce serai trop bette de foirer le tir maintenant. Je baisse le bras d’arc et j’attends encore.
L’animal avance à nouveaux, je recalcule les possibilités de tir. Ça va sortir un peu plus loin mais en plein propre. Faudra faire très vite.
La shark se réaligne je monte à l’encrage. Ma respiration est presque bloquée sous la tension car je sais que le tir est cette fois ci imminent.
Les cornes, la tète, l’épaule . Je prends le spot au plus vite alors que le chamois pivote comme pour monter sur moi .
Crack ! La flèche s’immobilise dans le haut de son flan.
A l’impact la chèvre se retourne et fait deux bonds dans la pente.
Elle cherche le danger en contre bas, elle chancelle pendant que la végétation se couvre de sang.
J’ai peur qu’elle se jette dans le vide et que les falaises l’engloutissent alors tapis dans ma cachette, tétanisé par l'engoisse de perdre ma bête, je reste immobile en laissant l’hémorragie emporter ma proie.
(
Les secondes s’égrènent.....Un ultime bond et c’est l’effondrement .
Ooooooooouf …... Mes poumons reprennent leur rythme et boivent à pleine gorgée l’oxigène qui leur à manqué une bonne grosse minute.
Les muscles se relâchent, la tension s’évacue, j’ai l’impression de reprendre pied avec la réalité après un état second.
Doucement je réalise ce qui vient de se passer au fur et à mesure que la joie immense d’avoir pu tuer, à l’approche, avec mon tradi, un chamois dans cette montagne si singulière monte en moi.
Merci Cluchette petit bout de cailloux magique.
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Retour au camp, la deuxième partie de l'aventure commence.
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Puis le lendemain à la voiture par un chemin qui fini par vous puiser vos dernière forces.
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Crevé mais heureux .
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Dernière édition par acrosylve le Lun 31 Déc - 6:07, édité 1 fois
acrosylve- Messages : 2040
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 56
Localisation : Le sud pas loin de Massillia.
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
trop fort !!! merci pour ce recit formidablement conté, des photos à couper le souffle,et ce beau prélèvement
tradoccitant- Messages : 811
Date d'inscription : 17/01/2016
Age : 51
Localisation : dans l'aude 11
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Même si j ai eu l histoire quand le chamois était encore presque tiède, je redis toutes mes félicitations et mon admiration pour ce bel animal
Hector de Troie- Messages : 3954
Date d'inscription : 13/12/2010
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Wahouuu !!!!
Merci!
Merci!
grégonimo- Messages : 2938
Date d'inscription : 09/03/2011
Age : 43
Localisation : Proche de Libourne
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Bravo
Merci pour ce récit
Merci pour ce récit
xavier33- Messages : 179
Date d'inscription : 17/02/2015
Age : 48
Localisation : pres de la leyre
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Ces moments de chasse en solo sont tellement fort en émotion qu ils méritent d être contés. Merci pour ce partage Yann et bravo pour cette chasse.
Le temps passé a observé, a se fondre dans les éléments a approcher, à se faire griller, ou a manqué un animal ne sont qu une pierre de plus posée à l édifice qui permet d accéder au Graal du prochain prélèvement. Superbe leçon de chasse yann .
Le temps passé a observé, a se fondre dans les éléments a approcher, à se faire griller, ou a manqué un animal ne sont qu une pierre de plus posée à l édifice qui permet d accéder au Graal du prochain prélèvement. Superbe leçon de chasse yann .
Robindelarbre- Messages : 1309
Date d'inscription : 31/03/2011
Age : 55
Localisation : sud GIRONDE
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Très beau recit
gallinago- Messages : 279
Date d'inscription : 20/12/2010
Age : 65
Localisation : 40
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Superbe recit Yann et encore un grand grand bravo, ce coin est vraiment magique en effet, et ces aventures vécues la haut magnifient ce bout de rocher
eolearc13- Messages : 196
Date d'inscription : 24/10/2011
Age : 35
Localisation : Alpes de haute provence- sainte tulle
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Salut Yann
Bravo , magnifique , la vrai chasse .
J y serai fin janvier normalement .
Bravo , magnifique , la vrai chasse .
J y serai fin janvier normalement .
ROBERTSON- Messages : 379
Date d'inscription : 11/02/2011
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Superbe, magnifiquement conté et toutes ses belles photos... Merci!
Melo- Messages : 1646
Date d'inscription : 16/12/2010
Age : 70
Localisation : Notre Dame de Ham Québec et Grenoble 38
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Hé ben....
Époustouflant !...
Comme d'hab', par ailleurs, avec Yann....
PS: Je me plais à imaginer Easton, attaché à un piquet de tente !!..
Tu as retrouvé le campement au même endroit ?
Époustouflant !...
Comme d'hab', par ailleurs, avec Yann....
PS: Je me plais à imaginer Easton, attaché à un piquet de tente !!..
Tu as retrouvé le campement au même endroit ?
coypus- Membre Bienfaiteur
- Messages : 1512
Date d'inscription : 22/05/2011
Age : 66
Localisation : tours
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
La photo de la tente avec le sac à dos et le chamois... ça fait rêver!
Easton a l'air en forme! Y a moins de gros noir à emmerder là haut!
Encore Bravo Yann
Easton a l'air en forme! Y a moins de gros noir à emmerder là haut!
Encore Bravo Yann
MDAhunter- Messages : 903
Date d'inscription : 18/12/2010
Age : 29
Localisation : Levignac de Guyenne 47
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
C est toujours un plaisir de lire tes sorties, c est tout simplement
Magique..............merci pour le dépaysement ....TOP!!!
Magique..............merci pour le dépaysement ....TOP!!!
ttk- Membre Bienfaiteur
- Messages : 3123
Date d'inscription : 13/12/2010
Age : 53
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
MAGNIFIQUE !!!
_________________
En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis (Winston Churchill)
spitz- Membre Bienfaiteur
- Messages : 3594
Date d'inscription : 14/12/2010
Age : 64
Localisation : moselle
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Ben dis-donc … tu t’es offert un sacré cadeau de Noël !!!
Merci pour le magnifiqu récit qui ne noyscfait pas oublier qu’on attend toujours ta saga africaine…
Merci pour le magnifiqu récit qui ne noyscfait pas oublier qu’on attend toujours ta saga africaine…
CANAIMA- Messages : 2307
Date d'inscription : 15/10/2012
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Franchement ...
SUPERBE ! ! ! !
Un super récit, excellent style, du vrai Nature Writting avec de superbes photos !
Merci pour le partage.
SUPERBE ! ! ! !
Un super récit, excellent style, du vrai Nature Writting avec de superbes photos !
Merci pour le partage.
Arlan- Messages : 52
Date d'inscription : 21/05/2016
Age : 53
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Chapeau Yann, superbe chasse, on en rêve tous des comme celles_ la et ton récit est top un vrais plaisir a lire et a revivre.
Alexandre (la buche)- Messages : 191
Date d'inscription : 16/12/2010
Age : 58
Localisation : Lozere
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Excellent....
Duplessis- Messages : 285
Date d'inscription : 07/12/2014
Localisation : Toujours plus à l'ouest....
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Bravo, bravo, bravo Yann! La clôture de 2018 ne pouvait être plus belle... la barre est haute pour l'an prochain!!
Ton récit est un bonheur, on s'y croit... les courbatures en moins!
Pour tes efforts pour nous ramener des images à partager, comme les copains du forum je dis merci Monsieur Yann!
Ton récit est un bonheur, on s'y croit... les courbatures en moins!
Pour tes efforts pour nous ramener des images à partager, comme les copains du forum je dis merci Monsieur Yann!
Oliv'- Messages : 264
Date d'inscription : 25/06/2011
Age : 52
Localisation : Koumac, nord de la Nouvelle Calédonie
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Super , bravo yann merci pour le recit et les photos ...
vidoc- Messages : 480
Date d'inscription : 20/12/2010
Age : 64
Localisation : clermont ferrand 63
Big foot- Membre Bienfaiteur
- Messages : 3389
Date d'inscription : 18/12/2010
Localisation : Creuse ( Limousin)
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Félicitations Yann et merci pour ce superbe récit et ces belle photos .
philax- Membre Bienfaiteur
- Messages : 911
Date d'inscription : 19/12/2010
Age : 60
Localisation : landes girondines
Re: La chasse du chamois, l'école de la patience.
Belle chasse, beau récit.
Dès que la chasse prend du dénivelé ça devient de suite magique !
Félicitations Yann
Dès que la chasse prend du dénivelé ça devient de suite magique !
Félicitations Yann
Gwen- Messages : 230
Date d'inscription : 10/04/2011
Age : 48
Localisation : LE TAILLAN 33
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