Jour de chance
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Jour de chance
Vendredi 21 juillet, je trouve enfin un peu de temps pour aller chasser, ce sera seulement ma 2ème sortie de la saison. La journée n’a pas été trop chaude et je décide d’aller me poster pour une séance de saddle dans ma zone fétiche ou je connais quelques arbres prêts à m’accueillir. A 19h30, me voilà posté à 4m dans un chêne, prêt à tirer…Je n’ai plus qu’à me laisser aller à la rêverie : brocards et sangliers me passant sous les pieds.
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Une demi-heure plus tard, je suis ramené à la réalité par des bruits dans les feuilles : juste une fouine qui s’affaire, elle restera quelques minutes autour de mon arbre sans me remarquer.
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Pour une fois, je n’ai pas oublié de prendre le Buttolo, n’ayant réussi jusqu’alors qu’à faire venir des chevrettes, je n’y crois pas trop…premier appel bref, puis 2ème appel 15mn plus tard, j’attends encore une dizaine de minutes m’apprêtant à relancer un appel quand j’entends des pas derrière moi, je tourne la tête et du coin de l’œil je vois le brocard arriver sur la coulée dans mon dos, il semble chercher car il renifle tous le baliveaux et les plantes sur son chemin…mauvaise posture pour moi, je n’ai pas le temps de faire le tour de l’arbre et je crains de faire du bruit, seule solution : passer l’arc au-dessus du bridge pour pouvoir armer en direction de son passage. C’est la situation de tir la plus critique au saddle, pas évident d’atteindre une bonne position de tir…Le broc arrive dans la fenêtre de tir à 5m de mon arbre, je lâche ma flèche, bruit d’impact, je vois immédiatement que ce n’est pas terrible, je suis devant la zone vitale : saut de corde combiné avec une position de tir foireuse ? Le broc se cabre, fait demi-tour et part vers l’orée du bois d’où il était venu
20h45, je laisse la pression retomber et commence à rassembler mes affaires, en me repassant mentalement le déroulé de l’action : merde,merde,merde je sens que ça va être compliqué.
21h15, j’ai tout remballé et je marque l’anshuss. Pas de sang sur place, j’avance de quelques mètres dans la direction de fuite, ma flèche est là, posée au sol mais plus de lame, dévissée, que s’est-il passé ? la flèche est couverte de sang et je commence à trouver une bonne piste de sang très foncé avec des caillots (pas de sang artériel projeté), je la suis assez facilement, le sang semble couler de part et d’autre de l’animal.
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Je m’arrête après 40m de piste dans le bois, le broc sort dans un pré non fauché, je ne vois plus le sang dans les hautes herbes et j’ai peur de le relever, je décide donc de poursuivre la recherche le lendemain avec un chien de sang. Premier coup de fil à un copain : il vient lui aussi de tirer et ça ne se présente pas bien, son teckel travaillera pour lui demain matin…Message à un autre conducteur, (le plus proche de chez moi) pas de bol il est en déplacement pro, je réussis finalement à joindre Thierry et son teckel Manau qui sont dispo, rendez-vous est pris à 7h…la nuit fût courte et agitée.
Le lendemain, le temps de la préparation et du briefing, nous attaquons l’anshuss à 7h30 Manau part de suite sur la piste que j’ai marquée, suit bien jusqu’à la sortie dans le pré mais refuse cette sortie et reprend dans le bois, nous le suivons mais ne trouvons aucun indice. 2-300 mètres plus loin, Thierry l’arrête et nous revenons à l’anshuss. Deuxième tentative : exactement le même scenario, Manau suit bien la piste, bifurque encore à droite à la sortie mais n’emprunte pas les mêmes coulées, toujours aucun indice sur cette 2ème partie de piste. On recommence…Toujours sur la droite mais cette fois Manau ne franchit pas le ruisseau, je suis resté à la sortie pour essayer de trouver des indices dans le pré, quelques minutes plus tard j’entends Thierry m’appeler : « il est là !».
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Le chien avait bien pris des émanations mais avec le vent soutenu, l’odeur avait dû se diffuser dans le bois alors que nous avons retrouvé une piste bien marquée dans les hautes herbes juste en lisière. J’arrive rapidement pour inspecter la victime , mon impression d’avoir tiré devant se confirme : un tir foireux qui se finit bien, je ne suis pas bien fier de moi sur ce coup là !
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Au dépeçage, je constate que seule la veine jugulaire est sectionnée, la carotide est intacte, ce qui explique qu’il ait fait un peu plus de 100m avant de s’effondrer. Un morceau de vertèbre est aussi sectionné.
Voila le parcours pendant le recherche, à noter que je suis passer à une dizaine de mètres du broc le soir en retournant à ma voiture!
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Je suis retourné à l’anshuss dans l’après midi avec le détecteur de métaux et j’ai retrouvé ma lame complète (avec le bleeder et la petite rondelle) sur la coulée. C’est le première fois que je tirais une lame single bevel à droite (mes centaur habituelles sont à gauche) du coup j’ai du me refaire un set de flèches avec plumes et offset à droite. Quand la lame pénètre dans le dur (j’ai touché une vertèbre), l’effort sur le bevel est dans le sens du dévissage, ce qui doit expliquer que la lame soit tombée après avoir traversé. Donc 2 choses à retenir : plus de tir dans une position non conventionnelle et désormais mes lames sont montées au frein filet.
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Un grand merci à Thierry et Manau sans lesquels je n'aurais jamais retrouvé ce petit broc dans les temps.
Timberghost TGX 54#@29’’
Fût carbone micro, lame Kayuga pilot cut 200 grains avec le bleeder large
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Une demi-heure plus tard, je suis ramené à la réalité par des bruits dans les feuilles : juste une fouine qui s’affaire, elle restera quelques minutes autour de mon arbre sans me remarquer.
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Pour une fois, je n’ai pas oublié de prendre le Buttolo, n’ayant réussi jusqu’alors qu’à faire venir des chevrettes, je n’y crois pas trop…premier appel bref, puis 2ème appel 15mn plus tard, j’attends encore une dizaine de minutes m’apprêtant à relancer un appel quand j’entends des pas derrière moi, je tourne la tête et du coin de l’œil je vois le brocard arriver sur la coulée dans mon dos, il semble chercher car il renifle tous le baliveaux et les plantes sur son chemin…mauvaise posture pour moi, je n’ai pas le temps de faire le tour de l’arbre et je crains de faire du bruit, seule solution : passer l’arc au-dessus du bridge pour pouvoir armer en direction de son passage. C’est la situation de tir la plus critique au saddle, pas évident d’atteindre une bonne position de tir…Le broc arrive dans la fenêtre de tir à 5m de mon arbre, je lâche ma flèche, bruit d’impact, je vois immédiatement que ce n’est pas terrible, je suis devant la zone vitale : saut de corde combiné avec une position de tir foireuse ? Le broc se cabre, fait demi-tour et part vers l’orée du bois d’où il était venu
20h45, je laisse la pression retomber et commence à rassembler mes affaires, en me repassant mentalement le déroulé de l’action : merde,merde,merde je sens que ça va être compliqué.
21h15, j’ai tout remballé et je marque l’anshuss. Pas de sang sur place, j’avance de quelques mètres dans la direction de fuite, ma flèche est là, posée au sol mais plus de lame, dévissée, que s’est-il passé ? la flèche est couverte de sang et je commence à trouver une bonne piste de sang très foncé avec des caillots (pas de sang artériel projeté), je la suis assez facilement, le sang semble couler de part et d’autre de l’animal.
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Je m’arrête après 40m de piste dans le bois, le broc sort dans un pré non fauché, je ne vois plus le sang dans les hautes herbes et j’ai peur de le relever, je décide donc de poursuivre la recherche le lendemain avec un chien de sang. Premier coup de fil à un copain : il vient lui aussi de tirer et ça ne se présente pas bien, son teckel travaillera pour lui demain matin…Message à un autre conducteur, (le plus proche de chez moi) pas de bol il est en déplacement pro, je réussis finalement à joindre Thierry et son teckel Manau qui sont dispo, rendez-vous est pris à 7h…la nuit fût courte et agitée.
Le lendemain, le temps de la préparation et du briefing, nous attaquons l’anshuss à 7h30 Manau part de suite sur la piste que j’ai marquée, suit bien jusqu’à la sortie dans le pré mais refuse cette sortie et reprend dans le bois, nous le suivons mais ne trouvons aucun indice. 2-300 mètres plus loin, Thierry l’arrête et nous revenons à l’anshuss. Deuxième tentative : exactement le même scenario, Manau suit bien la piste, bifurque encore à droite à la sortie mais n’emprunte pas les mêmes coulées, toujours aucun indice sur cette 2ème partie de piste. On recommence…Toujours sur la droite mais cette fois Manau ne franchit pas le ruisseau, je suis resté à la sortie pour essayer de trouver des indices dans le pré, quelques minutes plus tard j’entends Thierry m’appeler : « il est là !».
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Le chien avait bien pris des émanations mais avec le vent soutenu, l’odeur avait dû se diffuser dans le bois alors que nous avons retrouvé une piste bien marquée dans les hautes herbes juste en lisière. J’arrive rapidement pour inspecter la victime , mon impression d’avoir tiré devant se confirme : un tir foireux qui se finit bien, je ne suis pas bien fier de moi sur ce coup là !
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Au dépeçage, je constate que seule la veine jugulaire est sectionnée, la carotide est intacte, ce qui explique qu’il ait fait un peu plus de 100m avant de s’effondrer. Un morceau de vertèbre est aussi sectionné.
Voila le parcours pendant le recherche, à noter que je suis passer à une dizaine de mètres du broc le soir en retournant à ma voiture!
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Je suis retourné à l’anshuss dans l’après midi avec le détecteur de métaux et j’ai retrouvé ma lame complète (avec le bleeder et la petite rondelle) sur la coulée. C’est le première fois que je tirais une lame single bevel à droite (mes centaur habituelles sont à gauche) du coup j’ai du me refaire un set de flèches avec plumes et offset à droite. Quand la lame pénètre dans le dur (j’ai touché une vertèbre), l’effort sur le bevel est dans le sens du dévissage, ce qui doit expliquer que la lame soit tombée après avoir traversé. Donc 2 choses à retenir : plus de tir dans une position non conventionnelle et désormais mes lames sont montées au frein filet.
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Un grand merci à Thierry et Manau sans lesquels je n'aurais jamais retrouvé ce petit broc dans les temps.
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Dernière édition par letub le Dim 30 Juil - 23:30, édité 1 fois
letub- Admin
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Localisation : Toulouse
fred, foudarme, spitz, ursus, Michel_Savoie, L'Atelier d'Arcs, xavier33 et marius aiment ce message
Re: Jour de chance
Un peu de chance de temps en temps ça fait du bien! Bravo pour cette belle chasse ! Joli broc bien régulier
grégonimo- Messages : 2937
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Localisation : Proche de Libourne
kibok- Membre Bienfaiteur
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Localisation : TRUE-SUD
Re: Jour de chance
Bravo Yves. , merci pour le reçit.
Intéressant les tracets des 3 parcours du teckels .
Intéressant les tracets des 3 parcours du teckels .
acrosylve- Messages : 2040
Date d'inscription : 09/02/2011
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Localisation : Le sud pas loin de Massillia.
Re: Jour de chance
Question bete, tu aurais pus le suivre quand même dans chien avec une jugulaire ?
_________________
kibok- Membre Bienfaiteur
- Messages : 11175
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Localisation : TRUE-SUD
Re: Jour de chance
Je pense qu'en faisant les bordures du pré, je serais retombé sur le sang (assez abondant malgré tout dans les hautes herbes), mais ça aurai pris bien plus de temps et avec ces chaleurs, la venaison aurait été perduekibok a écrit:Question bete, tu aurais pus le suivre quand même dans chien avec une jugulaire ?
letub- Admin
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Localisation : Toulouse
Re: Jour de chance
letub a écrit:Je pense qu'en faisant les bordures du pré, je serais retombé sur le sang (assez abondant malgré tout dans les hautes herbes), mais ça aurai pris bien plus de temps et avec ces chaleurs, la venaison aurait été perduekibok a écrit:Question bete, tu aurais pus le suivre quand même dans chien avec une jugulaire ?
acrosylve- Messages : 2040
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Re: Jour de chance
Félicitations à toi Yves, il n'y a pas de mal à avoir de la chance
Gwen- Messages : 230
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Localisation : LE TAILLAN 33
Re: Jour de chance
Bravo yves
vidoc- Messages : 479
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Re: Jour de chance
Bravo Yves
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"If you measure a hunt by how much fun you have, the they are all successful hunts, whether you get an animal or not." Fred Eichler
hitmantoto- Messages : 1654
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Localisation : breizh (22)
Re: Jour de chance
letub a écrit:Je pense qu'en faisant les bordures du pré, je serais retombé sur le sang (assez abondant malgré tout dans les hautes herbes), mais ça aurai pris bien plus de temps et avec ces chaleurs, la venaison aurait été perduekibok a écrit:Question bete, tu aurais pus le suivre quand même dans chien avec une jugulaire ?
Question technique par rapport a l'atteinte, merci pour ta réponse
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kibok- Membre Bienfaiteur
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Localisation : TRUE-SUD
Re: Jour de chance
Bravo Yves!
MDAhunter- Messages : 903
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Localisation : Levignac de Guyenne 47
Re: Jour de chance
Toutes mes félicitations à toi, et ton massacre est bien sympathique.
filson49- Messages : 49
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Localisation : Paris 17 / 56 Saint Avé
Re: Jour de chance
Bravo Yves!
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En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis (Winston Churchill)
spitz- Membre Bienfaiteur
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Localisation : moselle
Re: Jour de chance
Bravo à toi yves
Robindelarbre- Messages : 1306
Date d'inscription : 31/03/2011
Age : 55
Localisation : sud GIRONDE
Re: Jour de chance
Félicitations...
et bravo pour ce récit bien mené...
Donc l'humeur n'est plus "flatulente" ( comme le dit votre profil) ?
et bravo pour ce récit bien mené...
Donc l'humeur n'est plus "flatulente" ( comme le dit votre profil) ?
Michel Larcher- Messages : 28
Date d'inscription : 10/04/2022
Age : 74
Localisation : Dax (40100)
Re: Jour de chance
Bravo Yves
Michel_Savoie- Membre Bienfaiteur
- Messages : 471
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Age : 70
Localisation : savoie
Re: Jour de chance
pour le fun, j'ai passé mon texte dans chatGPT avec la consigne :
réécrit ce texte à la manière de Voltaire
le résultat est amusant
Le vendredi 21 juillet m'a, enfin, octroyé un précieux interstice dans le tumulte du temps pour m'adonner à la chasse. Cette entreprise ne représentait que ma seconde expédition de la saison. La journée, bienfaitrice, n'a point été accablée par la torpeur caniculaire, me laissant tout loisir de dédier mes pas vers une séance d'affût dans ma contrée de prédilection, où j'entretiens une relation particulière avec certains arbres hospitaliers.
À l'heure avancée de dix-neuf heures trente, me voilà donc perché à quatre mètres de hauteur, dans un majestueux chêne, arc prêt à décocher. Désormais, il ne me reste plus qu'à m'abandonner à la rêverie, tandis que je m'illusionne sur les brocards et les sangliers qui, tel un mirage, s'offrent à mes pieds.
Une demi-heure s'écoula, m'arrachant brusquement à l'égarement de la rêverie, grâce à des bruissements parmi les feuilles. Toutefois, il ne s'agissait que d'une fouine affairée, qui, ignorant ma présence, demeura quelques minutes à proximité de mon arbre. Pour une fois, je n'avais point omis d'emporter mon appeau, bien que mes précédentes tentatives ne m'eussent gratifié que de l'apparition de chevrettes. Mes espoirs s'amenuisaient. Le premier appel, bref, fut suivi d'un second quinze minutes plus tard. J'attendais encore une dizaine de minutes, me préparant à réitérer l'appel lorsque j'entendis des pas derrière moi. Je tournai la tête et, du coin de l'œil, j'aperçus le brocard s'avançant le long du sentier, dans mon dos. Il semblait chercher, fouinant avec curiosité les herbes et les plantes qui jalonnaient son passage. La situation était périlleuse pour moi : je n'avais pas le temps de faire le tour de l'arbre, craignant de produire un bruit qui trahirait ma présence. Ma seule alternative était de passer l'arc au-dessus de la selle, me permettant de l'armer en direction de sa trajectoire. C'était là la situation de tir la plus critique en ces lieux, atteindre une position idéale s'avérait ardu. Le brocard pénétra dans la zone de tir, à cinq mètres de mon arbre. Je libérai ma flèche, un bruit d'impact résonna. Toutefois, il m'apparut immédiatement que la précision était loin d'être parfaite. J'avais visé l'avant du gibier, mais était-ce dû à un saut de corde ou à une position de tir médiocre ? Le brocard se dressa, fit volte-face et se précipita en direction de la lisière de la forêt d'où il était apparu.
Il était alors vingt heures quarante-cinq, et je laissai la tension retomber, commençant à rassembler mes affaires tout en revisitant mentalement le déroulement de l'action. Les imprécations s'entremêlaient dans mon esprit. À vingt et une heures quinze, tout était finalement rangé, et je marquai le point d'impact. Aucune trace de sang sur les lieux, mais avançant de quelques mètres dans la direction de la fuite, je découvris ma flèche, reposant au sol, la lame s'étant désolidarisée. Quel mystère se dissimulait derrière cette énigme ? La flèche était couverte de sang, et je commençai à discerner une piste de sang, sombre et épaisse, sans projection d'un sang artériel, s'étendant de part et d'autre du trajet de l'animal.
Après avoir suivi la piste sur une distance de quarante mètres à travers la forêt, le brocard surgit dans un pré sauvage, non fauché. Perdues dans les hautes herbes, les traces de sang n'étaient plus visibles, et la crainte de ne pas retrouver la trace de l'animal me gagna. Résolument, je pris la décision de suspendre la recherche pour la nuit, optant pour un retour le lendemain avec l'aide précieuse d'un chien de sang.
Je sollicitai d'abord un ami, lui-même récemment impliqué dans une chasse qui s'annonçait difficile, et dont le teckel serait mobilisé pour lui au matin. Puis, j'envoyai un message à un autre conducteur, le plus proche de ma localité, mais le sort semblait s'acharner, car il se trouvait en déplacement professionnel. Finalement, je réussis à joindre Thierry, accompagné de son teckel Manau, disponibles pour nous prêter main-forte. Le rendez-vous fut fixé à sept heures du matin, mais la nuit qui précéda cette rencontre s'avéra courte et tourmentée.
Le jour suivant, après les préparatifs et les consignes nécessaires, nous nous mîmes en action dès sept heures trente. Manau, le teckel, se lança immédiatement sur la piste que j'avais marquée. Il la suivit scrupuleusement jusqu'à l'endroit où le brocard avait émergé dans le pré, mais il refusa de quitter le bois pour poursuivre. Nous l'accompagnâmes, fouillant méticuleusement la zone, mais aucun indice ne se dévoila. Après deux à trois cents mètres de progression, Thierry arrêta Manau, et nous rebroussâmes chemin jusqu'au point de départ.
Une deuxième tentative fut entreprise, mais le scénario demeura identique. Manau suivait vaillamment la piste, tournait à droite à la sortie du bois, mais cette fois, empruntait des sentiers différents, et là encore, aucune piste ne se laissait déceler sur cette portion du parcours. Une nouvelle tentative fut entreprise, orientée vers la droite, et cette fois-ci, Manau refusa de traverser le ruisseau. De mon côté, je restai à la sortie pour rechercher des indices dans le pré. Après quelques instants, j'entendis l'appel de Thierry : "Il est là !"
Il apparut clairement que le chien avait capté des odeurs, mais en raison du vent vigoureux, elles s'étaient disséminées dans la forêt. Cependant, à la lisière, nous découvrîmes une piste nettement marquée dans les hautes herbes. Je m'approchai rapidement pour examiner la victime, et ma première impression, à savoir que j'avais tiré devant, se révéla exacte. Il s'agissait d'un tir médiocre qui avait tout de même abouti, mais ma fierté en fut affectée, me laissant un goût amer.
Lors du dépeçage, il apparut clairement que seule la veine jugulaire avait été sectionnée, la carotide demeurant intacte. Cette observation expliquait pourquoi le brocard avait réussi à parcourir un peu plus de 100 mètres avant de finalement s'effondrer. De surcroît, une section de vertèbre endommagée fut mise en évidence.
Un constat amer que voici, reflétant le parcours de cette quête, avec le constat étonnant que, sans le savoir, j'étais passé à une dizaine de mètres du brocard au soir, alors que je retournais vers ma voiture.
réécrit ce texte à la manière de Voltaire
le résultat est amusant
Le vendredi 21 juillet m'a, enfin, octroyé un précieux interstice dans le tumulte du temps pour m'adonner à la chasse. Cette entreprise ne représentait que ma seconde expédition de la saison. La journée, bienfaitrice, n'a point été accablée par la torpeur caniculaire, me laissant tout loisir de dédier mes pas vers une séance d'affût dans ma contrée de prédilection, où j'entretiens une relation particulière avec certains arbres hospitaliers.
À l'heure avancée de dix-neuf heures trente, me voilà donc perché à quatre mètres de hauteur, dans un majestueux chêne, arc prêt à décocher. Désormais, il ne me reste plus qu'à m'abandonner à la rêverie, tandis que je m'illusionne sur les brocards et les sangliers qui, tel un mirage, s'offrent à mes pieds.
Une demi-heure s'écoula, m'arrachant brusquement à l'égarement de la rêverie, grâce à des bruissements parmi les feuilles. Toutefois, il ne s'agissait que d'une fouine affairée, qui, ignorant ma présence, demeura quelques minutes à proximité de mon arbre. Pour une fois, je n'avais point omis d'emporter mon appeau, bien que mes précédentes tentatives ne m'eussent gratifié que de l'apparition de chevrettes. Mes espoirs s'amenuisaient. Le premier appel, bref, fut suivi d'un second quinze minutes plus tard. J'attendais encore une dizaine de minutes, me préparant à réitérer l'appel lorsque j'entendis des pas derrière moi. Je tournai la tête et, du coin de l'œil, j'aperçus le brocard s'avançant le long du sentier, dans mon dos. Il semblait chercher, fouinant avec curiosité les herbes et les plantes qui jalonnaient son passage. La situation était périlleuse pour moi : je n'avais pas le temps de faire le tour de l'arbre, craignant de produire un bruit qui trahirait ma présence. Ma seule alternative était de passer l'arc au-dessus de la selle, me permettant de l'armer en direction de sa trajectoire. C'était là la situation de tir la plus critique en ces lieux, atteindre une position idéale s'avérait ardu. Le brocard pénétra dans la zone de tir, à cinq mètres de mon arbre. Je libérai ma flèche, un bruit d'impact résonna. Toutefois, il m'apparut immédiatement que la précision était loin d'être parfaite. J'avais visé l'avant du gibier, mais était-ce dû à un saut de corde ou à une position de tir médiocre ? Le brocard se dressa, fit volte-face et se précipita en direction de la lisière de la forêt d'où il était apparu.
Il était alors vingt heures quarante-cinq, et je laissai la tension retomber, commençant à rassembler mes affaires tout en revisitant mentalement le déroulement de l'action. Les imprécations s'entremêlaient dans mon esprit. À vingt et une heures quinze, tout était finalement rangé, et je marquai le point d'impact. Aucune trace de sang sur les lieux, mais avançant de quelques mètres dans la direction de la fuite, je découvris ma flèche, reposant au sol, la lame s'étant désolidarisée. Quel mystère se dissimulait derrière cette énigme ? La flèche était couverte de sang, et je commençai à discerner une piste de sang, sombre et épaisse, sans projection d'un sang artériel, s'étendant de part et d'autre du trajet de l'animal.
Après avoir suivi la piste sur une distance de quarante mètres à travers la forêt, le brocard surgit dans un pré sauvage, non fauché. Perdues dans les hautes herbes, les traces de sang n'étaient plus visibles, et la crainte de ne pas retrouver la trace de l'animal me gagna. Résolument, je pris la décision de suspendre la recherche pour la nuit, optant pour un retour le lendemain avec l'aide précieuse d'un chien de sang.
Je sollicitai d'abord un ami, lui-même récemment impliqué dans une chasse qui s'annonçait difficile, et dont le teckel serait mobilisé pour lui au matin. Puis, j'envoyai un message à un autre conducteur, le plus proche de ma localité, mais le sort semblait s'acharner, car il se trouvait en déplacement professionnel. Finalement, je réussis à joindre Thierry, accompagné de son teckel Manau, disponibles pour nous prêter main-forte. Le rendez-vous fut fixé à sept heures du matin, mais la nuit qui précéda cette rencontre s'avéra courte et tourmentée.
Le jour suivant, après les préparatifs et les consignes nécessaires, nous nous mîmes en action dès sept heures trente. Manau, le teckel, se lança immédiatement sur la piste que j'avais marquée. Il la suivit scrupuleusement jusqu'à l'endroit où le brocard avait émergé dans le pré, mais il refusa de quitter le bois pour poursuivre. Nous l'accompagnâmes, fouillant méticuleusement la zone, mais aucun indice ne se dévoila. Après deux à trois cents mètres de progression, Thierry arrêta Manau, et nous rebroussâmes chemin jusqu'au point de départ.
Une deuxième tentative fut entreprise, mais le scénario demeura identique. Manau suivait vaillamment la piste, tournait à droite à la sortie du bois, mais cette fois, empruntait des sentiers différents, et là encore, aucune piste ne se laissait déceler sur cette portion du parcours. Une nouvelle tentative fut entreprise, orientée vers la droite, et cette fois-ci, Manau refusa de traverser le ruisseau. De mon côté, je restai à la sortie pour rechercher des indices dans le pré. Après quelques instants, j'entendis l'appel de Thierry : "Il est là !"
Il apparut clairement que le chien avait capté des odeurs, mais en raison du vent vigoureux, elles s'étaient disséminées dans la forêt. Cependant, à la lisière, nous découvrîmes une piste nettement marquée dans les hautes herbes. Je m'approchai rapidement pour examiner la victime, et ma première impression, à savoir que j'avais tiré devant, se révéla exacte. Il s'agissait d'un tir médiocre qui avait tout de même abouti, mais ma fierté en fut affectée, me laissant un goût amer.
Lors du dépeçage, il apparut clairement que seule la veine jugulaire avait été sectionnée, la carotide demeurant intacte. Cette observation expliquait pourquoi le brocard avait réussi à parcourir un peu plus de 100 mètres avant de finalement s'effondrer. De surcroît, une section de vertèbre endommagée fut mise en évidence.
Un constat amer que voici, reflétant le parcours de cette quête, avec le constat étonnant que, sans le savoir, j'étais passé à une dizaine de mètres du brocard au soir, alors que je retournais vers ma voiture.
letub- Admin
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Re: Jour de chance
Qu'en termes élégants ces choses là sont dites.
haiko- Messages : 1498
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Re: Jour de chance
Très joli, bravo. Beau récit qui plus est merci.
FredP38- Messages : 162
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Localisation : Grenoble
Re: Jour de chance
Une préférence pour l'original Yves dictée sous l'émotion toujours présente et par la plume de l'archer.
le plagiat numérique me laisse de marbre
le plagiat numérique me laisse de marbre
Robindelarbre- Messages : 1306
Date d'inscription : 31/03/2011
Age : 55
Localisation : sud GIRONDE
Re: Jour de chance
jusqu'au bout...bravo yves ! pas trop fan de "chiot j'ai pété"
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quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console...
foudarme- Messages : 6173
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Localisation : ici puis là...mais jamais lontemps!
Re: Jour de chance
foudarme a écrit: "chiot j'ai pété"
L'Antilope- Membre Bienfaiteur
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Date d'inscription : 12/04/2011
Localisation : Un pont sur l'Oise
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