Mon premier gibier tout court !

Originaire du Gers, j'ai eu la chance de pouvoir passer la plupart de mes vacances à la campagne dans une ferme familiale.
Mon terrain de jeu était immense pour ma dizaine d'années passée et je pouvais à loisir jouer au coureur des bois, opinel en poche et arc maison, bref l'aventure.
Un jour chez mes grands parents, j'ai découvert un vrai trésor, Le livre de la survie de john Wiseman; avec en particulier un passage où comment optimiser un bout de bois pour en faire quelque chose d'un peu plus performant que mes premières créations.
Quelques coups de couteau bien sentis, une bonne corde de lieuse (les noires, indestructibles !), et me voilà armé !
Manque un élément important, la flêche. Absence vite comblée par le desossage de ma canne à pêche en fibre de verre, dont le porte-scion fini armé d'une pointe de 70 retaillée pour l'occasion, et affublé de 3 plumes d'oie ligaturées au fil de pêche. (de toute façon, je n'avais plus la canne...)
La quête d'un gibier au travers des plaines hostiles d'amérique du nord pouvait commencer; il se présenta rapidement sous la forme d'un galinacé, genre poulet de 3 mois, qui ne put éviter mon trait fulgurant, la réussite et la gloire étaient au rendez-vous ; malheureusement la peuplade autochtone aussi, informée par mon brave poulet qui avait eu l'idée saugrenue de parader à travers la basse cour avec un semblant de flêche en travers...
La conclusion de cet épisode cynégétique fût moins glorieuse...à priori mon gibier sans être une espèce protégée ne devait pas être inscrit au menu si tôt dans la saison. A mon crédit le fait que je n'avais pas eu l'idée de chasser le bison local.
Il n'en reste pas moins qu'il fût tout simplement mon premier gibier, rangé au panthéon des âneries de gosse, à côté de l'isolateur Edf dégommé au fléchard !

je me souviens également d'un été dans les landes où, arcs primitifs en main, mes frangins (j'en avais une ribambelle et je n'étais pas forcément le moins lumineux de la bande) et moi, nous attaquions tous les après-midi le troupeau de "buffalos" locaux appartenant au métayer de mon grand-père...une épopée dantesque et captivante qui s'est achevée subitement par une torgnole magistrale et la privation pendant un semaine de substances nutritives à valeur hautement ajoutée qui faisaient tout l'intérêt du gouter quotidien...à la suite de ce contretemps malencontreux les bisons ont, toutefois, pu de nouveau parcourir la plaine en toute quiétude!