Tir d’été, préparation et action

1er contact mardi soir à 21h par un vent fort désagréable !!!!

un 4 que je ne connais pas est arrivé à 30m truffe au sol, au trot, pour faire le tour d'une régénération de charme, et repartir aussi vite qu'il est arrivé ... 

cette image de Rantanplan est des plus représentative ! 

un petit coup de poire magique 1min après avoir disparu mais RAS... je ne le reverrai pas....

Mardi soir 30 juillet, la température est plus clémente, mais à l’heure de la débauche les touristes sont  là agglutinés, cul à cul, sur la rocade bordelaise. Je peste tout seul dans ma voiture les affublant de tous les noms d’oiseaux. Et pensant que décidément la ville est mon petit enfer sur Terre. Enfin arrivée dans des lieux plus apaisants, mon petit havre de paix que constitue mon village au cœur des vigne. Il est 18h30 trop tard pour ce soir et pour aller voir ma licorne double aux pointes blanches qui hante mon esprit et mes soirées au tree stand depuis son apparition furtive vendredi dernier.

Je décide donc de casser le croûte avant et d’aller faire un tour dans les maïs pour voir si les noirauds ont attaqué leur grand banquet estival. Arrivant sur place c’est avec joie que je constate que l’arroseur automatique  est déjà passé sur les lieux ou je veux prospecter. Le métronome au tchac tchac régulier et monotone s’éloigne mécaniquement à l’opposé de la pièce. Je m’engage dans la parcelle en longeant  un grand fossé d’irrigation qui délimite le champ avec un énorme fort de genêts et de ronces. A mi distance se dresse fièrement à 4 ou 5 m du fossé, un  beau chêne, seul et unique grand arbre  de la parcelle. C est la que je veux me rendre, pour voir si les animaux fréquentent  à nouveau ce passage dans le fossé que j’avais dégagé au printemps. J’avance donc à pas de loups (loup éclopé j’en conviens, mais pas de loup quant même) dans les hautes herbes poussant entre le fossé et le premier rang de maïs.

Ma chasse préférée et celle la, avancé pas après pas le plus doucement possible, entrecoupé par des poses plus ou moins longue, observer, écouter et tenter de disparaître en me faisant absorber par le milieu. C’est une chasse lente mais active, qui réveil tous nos sens ancrés si profondément, pour les faire renouer avec leur fonction primaire de prédation. Cet état m’apaise profondément et là est mon petit paradis sur terre…Arrivée au niveau du chêne esseulé, je constate que  le passage est réactivé, les pieds sont frais est nombreux, le chêne aura bientôt ma compagnie, perché au milieu de ces branches, dans les soirs à venir….

Je continue mon incursion dans le milieu, le fossé tourne en angle droit vers la droite délimitant toujours la forteresses à suidés de leur garde manger. Seulement là les ronces ont tout envahies et je suis obligé de continuer ma progression à l’intérieur du premier rang de maïs. Tout à coup une ombre rouquine et furtive traverse mon rang à une 40 ene de mètres. C’est un chevreuil qui sort du maïs, car j’arrive bientôt en bout du rang. Je n’ai pu distinguer le sexe à travers le feuillage mais c’est un animal de faible corpulence.

Je sais qu’en bout de rang le fossé sur ma droite se jette  dans un autre, perpendiculaire au premier et qui partage la parcelle de mais en deux. Sur la droite de l’intersection des fossés se termine également le fort de genets et en face s’étend une jachère.  Lieu de grosses coulées  à sanglier et chevreuil et poste idéal pour tenter de découvrir qui est exactement cet inconnu à la robe rousse.
Arrivée enfin en bout de rang ; j’observe qu’il s’agit d’un jeune brocard de l’an passé, avec deux petites pointes en couvre chef qui domine la jachère. Je l’observe paître tranquillement  quelques minute et m’assurent qu’il et seul dans le découvert.

Avec maintes précautions afin de ne pas mettre en alerte ma vigie sur la jachère je me positionne sur la gauche prés d’une grosse coulée traversant le grand fossé. Poste idéal  pour terminer la soirée  le soleil est déjà bas dans le ciel et renard ou sanglier ne devrait pas tarder à commencer leur activité nocturne. Je me prépare une fenêtre  de tir devant moi et pince au dessus des épis trois pieds derrière moi, afin de pouvoir ouvrir mon arc s’en faire de bruit avec mon coude.

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Ma vigie s’est éloignée et est maintenant à une trentaine de mètre, quant je le vois regarder avec insistance en direction du mais. Du bruit dans les feuilles, il y a du mouvement à l’intérieur ! Ma frêle vigie surement consciente de son état n’est pas téméraire, et prend la poudre d’escampette en aboyant de manière pas très ardu quant même.

Du bruit à nouveau sur ma gauche juste de l’autre coté du fossé . Mes pieds s’ancrent dans le sol, ma main effleure le tube derrière les plumes et glisse naturellement jusqu’a l’encoche pour saisir la corde, mon dos se voûte et  mon esprit se vide . C’est un de ces moments magiques ou quoi qu’il arrive on sait qu’il va se passer quelque chose. Un bruissement dans les feuilles, puis le feuillage s’entrouvre  pour laisser apparaître la majesté d’un corps élancé et puissant. C’est un brocard qui vient vers moi je suis à bon vent il est serein et moi aussi. Il passe à ma hauteur et la je peux observer  son magnifique panache qu’il porte fièrement. Je sais a ce moment  la que je vais tenter de saisir l’occasion. Il me dépasse, toujours d’un pas certain et majestueux. L’arc monte doucement en s’ouvrant et tout en le suivant dans un mouvement calqué sur son pas. Le brocard tourne la tête nonchalamment vers moi, pour traverser le fossé, le regard vide, sans ne voir. La flèche disparaît au niveau du cœur .Le mien s’emballe à ce moment là, car je sais que le siens va bientôt s’arrêter, s’en ai fini pour lui . Comme disaient les indiens ; il est mort mais ne le sait pas encore..
Il saute dans le maïs  s’engouffre dans la jachère en disparaissant de de mon chant de vision. Ma crainte à ce moment la et qu’il pénètre dans le fort à sanglier .La recherche serait plus compliquée.

La luminosité décline déjà vu l’atteinte mortel et la proximité des sangliers je ne peux pas le laisser passer la nuit là. J’envois un texto à mes amis proches histoire de partager le moment  et attendre un peu pour la recherche. Puis j’examine ma flèche et part pour la recherche.

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 Il aura parcouru une trentaine de mètres avant de s’éteindre sur la terre qui l’avait vu naître et grandir.

C’est à ce moment qu’est la complexité du paradoxe du chasseur : émotion immense, joie et tristesse de prendre une vie.
Mais c’est aussi pour tous ces moments forts  qui me font sentir plus proche de notre humanité primaire que pour rien au monde je ne lâcherai mon arc tradi.

Bonne chasse d'été à vous tous.


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Tir 8 mètres, distance de fuite 30 mètres (environ), atteinte coeur.

bravo à toi !!! 

super recit! felicitation pour ce beau prelèvement

Félicitations pour ton prélèvement et aussi pour ton très joli récit. Je m'y voyais, c'est superbe. 
Encore bravo à toi.

Rob, la prochaine fois qu’on se retrouve je t’offre un bon cigare et un rhum top pour te féliciter et te remercier pour ce partage qui me touche beaucoup. Sans avoir ta réussite, je me suis beaucoup retrouvé dans tout ce que tu décris. Bravissimo et merci encore. Même si la chasse au trad est « confidentielle », qu’elle est belle !!!

Bravo cyril
Merci pour ce récit, je trouve que cette année les brocards ont de magnifiques bois le printemps à était profitable plusieurs prélèvement on était fait avec des très jolis trophées
Je sais pas si tu la remarque aussi
A bientôt

"distance de fuite 30 mètres (environ), "


Tu n'as pas télémétré ? 


Encore bravo pour ce magnifique petit Prince, la perspicacité dont tu fais preuve dans l'art de la chasse et le magnifique récit de cette belle sortie ! 

Bravo, il est superbe !
JJ

Magnifique brocard! Belle action, bravo!...

Top !
félicitation pour le récit et pour ce bel animal

Beau brocard merci du partage

Superbe récit, on y est, l'affût est bien choisis et les photos superbes, merci.

bravo cyril, superbe brocard et super tir...

Merci pour le récit et bravo pour cette belle action de chasse

Bravo , bel animal vraiment , et merci aussi  pour ton récit ...

Merci a vous de l avoir lu et heureux que le partage vous ait plu.
Jp avec plaisir a l occasion pour déguster un  bon rhum en fumant un bon cigare avec toi

Des que Yann donne les dates Camargue 2020  je me cale pour être avec les gars  du South West. Pour le stock je suis toujours à jour.

Tardivement, mais sincèrement.
Bravo Cyril pour ce prélèvement effectué dans les règles de l'art.
Et belle narration qui plus est.  


PS: Un beau prélèvement, parfaitement en phase celui-là avec l'esprit de ce forum. 

BRAVO et merci 

Bravo Robin, et merci de partager avec un beau récit……….. 

Bonjour à tous,


Hier soir, déçu de ne pouvoir rejoindre mes "cupains" en sud Gironde (), je me rends tardivement sur un treestand installé dans un grand chêne en bordure de vigne!
Je suis missionné par mon ami président d'ACCA pour "protéger" les vignes d'un viticulteur victime de dégâts de chevreuils certe, mais surtout inquiet pour son raisin (bientôt en jus) car un "troupeau de sanglier" à pris ces aises dans la prairie voisine en venant faire ripaille dans les tas de fumier déposés ci et là...
Il est donc quasiment 20h lorsque je m'installe dans mon arbre. Je me fond dans le décors et profite du calme ambiant observant le manège des palombes, les seules qu'apparemment la chaleur ne gêne pas.
À 20h15, je me décide à forcer le destin et lance trois piiiioouu... immédiatement la chevrette du secteur surgit de la vigne et me passe au galop sous les pieds! J'attend un bon 1/4 d'heure et relance trois piiiiiiou, elle revient de plus belle et cherche son faon sous mon treestand en poussant de petits gémissements...
J'abuse encore une fois de sa naïveté durant la demi-heure suivante quand tout à coup elle se fige et fixe sans relâche, durant cinq bonnes minutes, la vigne devant nous...
Elle avance vers le premier rang toujours en surveillant devant elle et je me doute bien que ... Le voilà !!! 
Nez au sol il surgit de derrière le rideau de feuilles de vignes et se précipite vers sa promise qui, elle, a rebroussé chemin et se trouve devant moi à portée de flèche ! 
Toujours nez au sol il lui tourne autour et s'arrête inconsciemment dans un 3/4 arrière qui déclenche machinalement ma séquence de tir! 
Il bondit dans la vigne et file droit en coupant les rangs ! Je le suis à l'oreille et au mouvement des feuilles trois quatre secondes quand le vacarme cesse brusquement à moins de 50m!
Je patiente la 1/2 heure de rigueur avec l'espoir de voir arriver "le troupeau" mais rien! Avant la nuit, je me rend directement là où sa course effrénée a fini et le retrouve étendu, il est 21h32...  je le contemple 5 min et profite du moment ....


Je remonte au TS jusqu'à la nuit mais ils ne viendront pas....


Au plaisir!
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Bravo à toi !

felicitations

Bravo Greg !!! Des fous un petit « malheur » génère un bonheur inattendu…tu as tiré à quelle distance et de quelle hauteur ?