Saut de corde

Inspiré par le dernier récit de Greg, j’ai décidé aujourd’hui d’affûter au sol sur un spot où j’ai vu pas mal entrer et sortir depuis un TS. Le spot est sur le point haut (photo 1) d’un champ de céréales récemment labouré situé entre deux bois. 
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Je me cale près d’un acacia à trois mètres de la lisière en haut d’un coulée très évidente à 6/7 mètres plus bas (photo 2). Il y a d’autres entrées possibles plus haut mais je fais mon choix vers le bas.
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Un peu d’élagage pour armer l’arc et dégager un minimum les fenêtres vers l’intérieur. La pluie tant attendue s’invite dans la partie et une chevrette sort en face pour rentrer aussitôt dans le bois, comme dérangée par la pluie.
Quand ça se met à tomber vraiment fort je m’abrite au pied de l’acacia, dos au labour.
Comme souvent, et toujours sans savoir comment ça se passe, je décèle quelque chose dans mon dos. Deux chevrillards sortis de nulle part sont là à 6/7 metres à la limite du labour. L’un d’eux semble vouloir rentrer vers le haut. Il s’avance vers la lisière, le milieu de sa tête est caché par le tronc d’une charmille, je peux distinguer le bout de sa truffe. Je suis déjà à l’ancrage, il hésite, hésite encore et encore à moins de 5 mètres, je tiens toujours l’ancrage mais il ne rentre pas. Finalement il rejoint l’autre dans le labour. Ils restent là bien cinq minutes à ma hauteur, à 7/8 metres mais avec un rideau de charmilles entre nous. C’est là que je me dis que j’ai été idiot de ne pas avoir dégagé juste cette petite qui me manque pour prendre le tir ; encore un leçon que je n’oublierai pas. L’un des chevillards descend maintenant doucement vers le bas. Je décide de me décaler pour le suivre et profiter de la fenêtre de l’entrée de la coulée. Je n’ai que 3/4 mètres à faire mais avec deux chevillards attentifs si proches, chaque pas est un challenge. Après un gros numéro d’équilibriste pour ne rien faire craquer, j’arrive quand même à la fenêtre, à moins de 10 mètres du chevillard.  J’attends qu’il se présente un peu plus de 3/4, tête orientée de l’autre côté. La n’a pas été terrible et la flèche passe au dessus du garrot en même temps que l’animal s'affaisse et bondit.  Il n’a pas fallu plus du bruit d’une mauvaise décoche pour qu’il réagisse en un éclair. C’est quand même ragent de franchir avec succès toutes les étapes qui ont conduit à la situation et de foirer son tir. En rentrant à maison, avant qu’il ne fasse nuit je suis retourné à ma cible à la même distance. La premiere flèche est aussi merdique que mon tir de chasse. La seconde est complètement muette et casse le tee de golf en deux. Pas de mulligan à lachasse, il n’y a que la première flèche qui compte. Même avec beaucoup de pratique, rien est acquis et on peut merder. Ça ne m’empêchera pas, bien au contraire, de continuer à m’entraîner pour obtenir une décoche consistante. Même si je suis rentré avec les mega boules, ça a été quand même une superbe sortie.

F…! La ohoto 2 n’est pas passée[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][url=https://servimg.com/view/18458038/94][Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][/url]

Rhhhhaaa! Rageant oui!! 
De ma petite expérience, je me suis aperçu d'une chose, les animaux en toute lisière de bois sont beaucoup plus méfiants et attentifs à leur environement ! Mardi dernier c'était la quatrième fois cette saison, avec toujours un contact a la clé, que j'osais malgré la difficulté (végétation , tapis de feuilles sèches...) m'enfoncer plus profondément dans le bois et là on peut plus facilement "noyer" nos sons parasites inévitables aux bruits de la forêt et déjouer l'attention d'un animal qui se déplace ! Il me semble qu'il est plus facile de tenter de "disparaître"...

Allé !!! Retourne à la paille et travaille cette décoche ! 

Pour ne chasser qu'au sol, je connais très bien les difficultés que tu évoques ! 
Tout y est démultipliés !
Et je suis persuadé que ta décoche merdique est le résultat du "stress" que la proximité génère. 
Et si je peu de donner quelques pistes, ménages toi quelques fen'être de tir dans toutes les directions.....même, et surtout celles où c'est impossible qu'il si passent quelques choses !
Sur une lisière de bois, prend un peu de recul et postés toi à 5-6M  en retrait...les animaux sortant du bois s'arrêtent un moment pour observer avant de sortir....et si tu es bien placé,  c'est souvent un tir à moins de 50 !

50 Pat??? Ça fait pas un peu loin?

grégonimo a écrit:50 Pat??? Ça fait pas un peu loin?

Cm...non non....
Il manque le M !
5M !

un echec qui t apprends un peu plus en te rapprochant de ta  réussite a venir. Beau moment de chasse en tout cas.

Pat et Greg disent des choses bien vrais.

 Je rajouterai que pour le chevreuil plus que tout autre animal de chez nous il faut que le bruit que vont faire l'arc ET LA FLECHE, soient noyés dans une atmosphère sonore pour le chevreuil. 
Pour ça tous les moyens sont bons pour que le bruit de fond au moment du tir soient maximum:  le vent, le chant d'oiseaux, les pas de l'animal dans les feuilles, les frottis quand il frotte la végétation, le bruit quand il mange, quand il se gratte ou qu'il se secoue ....etc etc 
Il faut caler son tir à ce moment la  et proscrire les tirs meme quand l'animal est juste attentif sans parler meme d'etre sur l'oeil.

 Autre chose qui peut s'appliquer à l'approche en général .

Un de mes mentors me répétait toujours : " dans le bois il y a des bruits partout, un "crac" ça fait dresser l'oreille, deux "crac" l'un derrière l'autre ça fait dégager.
Compte tenu qu'un arc ça fait toujours du bruit pour l'oreille d'un chevreuil , (plus ou moins ok, mais je suis persuadé que le claquement à la décoche du plus silencieux des arcs reste perceptible pour n'importe quel animal), je pense que le reflexe de fuite est surtout déclenché par le claquement de la corde suivi du sifflement de la flèche. 

Un "tchouc' seul ça peu à la rigueur passer, mais un " tchouc" suivi d'un "sssssfffffffffff" c'est le reflexe de fuite casi certain.

Merci pour ton témoignage, j'espère que ta prochaine rencontre avec un petit prince soit la bonne.