Camargue & aventures des archers dans le marais

Impressionnant, Yann ! Et vraiment merci pour ce long récit détaillé !

Quitte à t'adapter au milieu aquatique, as-tu pensé à avancer en te calant dans une bouée d'hydrospeed ? Comme sur la photo, là : http://www.bananasport.fr/offres/Hydrospeed-sur-la-Durance-(Hautes-Alpes,-entre-le-Rabioux-et-Embrun)-127.html?PHPSESSID=332d8fcdb5c4938768d210a5ce86e119

Avec un coup de peinture de camouflage, et quelques rameaux plantés tout droit pour se cacher, pourquoi pas ? Et tu peux la traîner derrière toi avec une cordelette avant de finaliser ton approche avec.

Et en en attachant deux ensemble, ça peut même te faire un radeau pour ramener ton sanglier sans en baver...
Bon, en théorie, tout ça, il faudrait essayer bien sûr.

kibok a écrit:

Alexandre (la buche) a écrit:  
Bravo yan , savoir s adapter a des situations et des territoires particuliers , chapeau, super chasseur ce yan.

et toi il va falloir te supplier pour que tu nous parles  un peu de tes exploits ???

 + 1, en plus moi je ne connais pas l'histoire, s'il te plait aleeex, rien que pour moi ...

Un grand merci les amis. 

Un grand merci aussi pour toutes ces choses partagées car si je peux ecrire une petite histoire comme celle ci c'est bien grace a tous ce que j'aprend avec vous, a la chasse avec certains d'entre vous, et sur ce forum avec tous le monde.

Une fois de plus je voudrais dire que pas mal d'autres chasseurs ici plus discrets méritent bien des honneurs, car leurs chasses sont autant exceptionnelles qu'elles restent secrètes     .

Seb.Messina a écrit:Ca file vraiment envie de retourner dans le marais !!!

Peut être que je vais y arriver avant la fin de la saison !!

Quand tu veux avec moi ou avec Marco, c'est le moment ça bouge  

foudarme a écrit:trop fort notre sérial keiler!

bravo Yann  

je vois que tu mets ton matériel à rude épreuve  


une suggestion pour compléter la panoplie  

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en punition tu iras faire un tour sur le portail avec l'homme du permafrost !

 On y avait pensé avec Marco.

 les amerlocs on inventé une sorte de fil d'ariane qui part avec la flèche planté dans l'animal .... Je ne sais pas si cela fonctionne vraiment mais avec moi de toute façon il y a un problème, faut que ça traverse ....   

Posé sur le portail aux coté du grand Kibok lui mème .... Ouuuuh! tout un honneur que je ne suis pas pret d'oublier ... 

Manu87 a écrit:Impressionnant, Yann ! Et vraiment merci pour ce long récit détaillé !

Quitte à t'adapter au milieu aquatique, as-tu pensé à avancer en te calant dans une bouée d'hydrospeed ? Comme sur la photo, là : http://www.bananasport.fr/offres/Hydrospeed-sur-la-Durance-(Hautes-Alpes,-entre-le-Rabioux-et-Embrun)-127.html?PHPSESSID=332d8fcdb5c4938768d210a5ce86e119

Avec un coup de peinture de camouflage, et quelques rameaux plantés tout droit pour se cacher, pourquoi pas ? Et tu peux la traîner derrière toi avec une cordelette avant de finaliser ton approche avec.

Et en en attachant deux ensemble, ça peut même te faire un radeau pour ramener ton sanglier sans en baver...
Bon, en théorie, tout ça, il faudrait essayer bien sûr.

le radeau pour sortir les colis ça pourait peut etre le faire, le reste il n'y a pas assez de courant dans le marais 

vraiment super:cheers: tu vas me faire ressortir mes SHARK

fred a écrit:

murphy0363 a écrit:Belle flèche et bel animal....bravo

l'hémoglobine on peut faire sans....on va encore dire....bla bla...

Je te conseille ce site

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Aucun risque pour tes petits nerfs     

simplement pour dire que des anti chasse se servent régulièrement d'images comme celles ci pour nous nuire et on passe pour des barbares qui font souffrir les animaux ...donc c'est pas la peine d'amener de l'eau au moulin.
Quant à supertoinette, promis j'irai faire un tour entre deux chasses à l'arc...ça m'évitera de mourir idiot !
Si tu as d'autres sites je suis preneur... 

Magnifique !!!
Mais je ne suis pas prêt à mettre mon Wayana sous l'eau... 

Sur le portail ...tu remportes les palmes ...

Super sympa ces aventures en Camargue et très bien narré   

quelle efficacité ...

un grand bravo

j'ai encore tout relu et tu sais quoi ça me rappèle quand gammin j'me baladai fronde en main à faire le tour de mes tapettes à rat appatées d'un morceau de pommes, déposées dans les carrés de choux l'hiver pour chopper les merles et que le soir je lisais la gloire de mon père et que jm'endormai rèvant de chasse  extaordinaire ..tu pourrais publier tes récits dans un magasine, t'en frai rèver des gammins, proms j'suis encore un gammin.

 lionel .

Un grand merci a vous tous, je suis touché que ces petites histoires émoustillent un peu les instincts primaires enfouis au fond de chaqu'un d'entre nous. 

Du coup ça me motive pour vous raconter la suite. Deux très belles sorties, l'une couronnée de succé avec un joli sanglier, l'autre qui n'a pas été aussi glorieuse mais qui hante depuis plusieurs jours encore mes nuits.

 Depuis je ne suis pas encore retourné chasser ...

Super récit acrosylve! La chasse dans le marais a l'air passionnante!!!! de belle images =) Bravo!

acrosylve a écrit:Un grand merci a vous tous, je suis touché que ces petites histoires émoustillent un peu les instincts primaires enfouis au fond de chaqu'un d'entre nous. 

Du coup ça me motive pour vous raconter la suite. Deux très belles sorties, l'une couronnée de succé avec un joli sanglier, l'autre qui n'a pas été aussi glorieuse mais qui hante depuis plusieurs jours encore mes nuits.

 Depuis je ne suis pas encore retourné chasser ...

Je connais ça aussi.......  
Mais moi je suis retourné chasser......    

acrosylve a écrit:Un grand merci a vous tous, je suis touché que ces petites histoires émoustillent un peu les instincts primaires enfouis au fond de chaqu'un d'entre nous. 

Du coup ça me motive pour vous raconter la suite. Deux très belles sorties, l'une couronnée de succé avec un joli sanglier, l'autre qui n'a pas été aussi glorieuse mais qui hante depuis plusieurs jours encore mes nuits.

 Depuis je ne suis pas encore retourné chasser ...

Bonjour à tous !
Une petite question pour acrosylve : qu'utilises tu comme silencieux de corde ? Récemment j'ai loupé un ragondin qui a sauté la corde à la décoche (il s'est couché). L'approche s'était terminé par une reptation dans une prairie pleine de rosée, mes silencieux étaient trempés et la décoche fut très bryante. Merci d'avance.

il chasse avec des arcs Chiffoleau..... 

arz85 a écrit:

Bonjour à tous !
Une petite question pour acrosylve : qu'utilises tu comme silencieux de corde ? Récemment j'ai loupé un ragondin qui a sauté la corde à la décoche (il s'est couché). L'approche s'était terminé par une reptation dans une prairie pleine de rosée, mes silencieux étaient trempés et la décoche fut très bryante. Merci d'avance.

Bonjour arz85,
c'est étonnant que t'on arc fasse plus de bruit avec des pompons gorgés d'eau, en général c'est plutot le contraire.... ?   

C'est ton gant qui etait trempe... Mauvaise decoche=arc ”bryant” ;-) ! Non?

kiowa a écrit:

arz85 a écrit:

Bonjour à tous !
Une petite question pour acrosylve : qu'utilises tu comme silencieux de corde ? Récemment j'ai loupé un ragondin qui a sauté la corde à la décoche (il s'est couché). L'approche s'était terminé par une reptation dans une prairie pleine de rosée, mes silencieux étaient trempés et la décoche fut très bryante. Merci d'avance.

Bonjour arz85,
c'est étonnant que t'on arc fasse plus de bruit avec des pompons gorgés d'eau, en général c'est plutot le contraire.... ?   

Effectivement ça serai logique. Toujours est il que la parcelle fait 200 m de long (je la fauche tous les ans), mon co-équipier m'attendait au coin opposé du lieu du tir avec le chien (soit environ 150 m) et m'a dit avoir très nettement entendu la décoche. Je ne pense pas que le gant soit en cause (mitaine et cuir très sec). La seule variable c'est l'ensemble corde plus silencieux trempés.

bravo yann !

pour moi pas encore croiser de bête noir cette saison et un wayana à batiser...

frarc a écrit:bravo yann !

pour moi pas encore croiser de bête noir cette saison et un wayana à batiser...

Je te souhaite que cela arrive très vite, d'ailleur c'est bientot noel ça ne va peut etre pas tarder   

Bonsoir tous le monde, voici le petit récit qui fait suite au post sur le petit poucet des marais.

J'ai fini ma redaction tout a l'heure et je m'étais dis que ce soir en rentrant de la chasse je vous posterai tous ça.

J'avoue que je vais le faire le coeur un peu serré car demain j'ai une recherche qui m'attends car la seule chose que j'ai pu ramené tout à l'heure, c'est un nouveau tube ensanglanté sur 50 cm .... flèche certainement trop haute une énième fois       

En plus, alors que je m'étais juré de filmer mes nouvelles approches voila que la caméra est tombé en rade de batterie juste au moment ou il ne falait pas. RE         

Pourtant je vous jure qu'une sequance comme celle la, et comme celle d'il y a 15 jours qui est en cour de redaction, valent leur pesant d'or. J'ai pu décocher sur l'un des deux killers de plus de cent kg qui se battaient pour couvrir une laie à peine moins grosse après une approche sur plus de 30m completement à découvert juste allongé dans l'eau et le spectacle impressionant de leur combat et mème de plusieurs saillies par l'un et par l'autre sur la laie. Je crois que ce qui me morfond le plus c'est de ne pas rammener toute les images car si le gros noir n'est pas mort a l'instant ou je vous parle c'est qu'il va s'en tirer sans aucun problème car la flèche sera passé au dessus de la colonne.

Tir a 18 m parfaitement dans l'axe mais peut etre un peu haut car j'ai retrouvé les deux premiers tiers de la flèche avec la lame, certe completement ensanglanté sur toute la circonferance et la longueur, mais a plus de deux cents metres de l'hanssus. De plus j'ai pu suivre aux jumelles le petit bout rouge de l'encoche lumineuse encore acrochée à la bète sur encore 100 bons metres avant que tout s'eteigne dans l'obscurite ...

On verra demain avec le chien.



Allez je ne vous fais plus attendre voici le recit promis.




                                           Il y a les pêcheurs a la mouche qui attendent les premiers gobages, les ramasseurs de champignons les premières pousses, les chasseurs de migrateurs les premiers passages et bien nous, archers de Camargue, nous guettons avec beaucoup d’attention les premières sorties diurnes des sangliers.

Fin novembre, ça y est, enfin ils se décident à quitter leurs remises avant le coucher du soleil.

Comme le disais Kibok, rut, manque de nourriture avec la fin de la récolte des riz, dérangement, mélange de tous ça ?, eux seuls le savent, mais toujours est t’il que mes dernières infos Camargue se recoupent, à différents endroits des sangliers ont étés vus en pleine après midi.
Après tant d’attente c’est le moment d’aller arpenter le marais.

Des ma première sortie dans cette roselière magique ou l’an dernier nous avons pu tuer 5 sangliers les un derrière las autres casi tous à l’approche, j’ai la confirmation de ce que j’attends depuis un bon bout de temps, ils sont là.

En appliquant cette technique d’approche bien rodée maintenant, ce soir là je me place à moins de 10 m d’un joli 70 kg plein travers, mais dont le tiers bas du corps, (celui qui m’intéresse), reste masqué par les roseaux.
Tout excité et déjà ravi de retrouver enfin tous ces sangliers à des heures qui devraient pouvoir m’autoriser prochainement un tir, la flèche ne quittera pas l’arc.

Deux jours plus tard je suis au même endroit à la même heure.

Accroupi dans ma coulée de l’eau jusqu'à la taille, j’ai les yeux rivés sur ce couloir de 40 cm de large qui s’étire devant moi entre deux murs de roseaux. Cela fait 30 mn que je rampe dans leur direction, maintenant j’en suis quasiment certain que ça va le faire,  il y en a bien un qui va le traverser.
Aussi tendu que la corde de mon arc, je respire à peine quand les roseaux qui constituent la parois droite de mon couloir de tir commencent à frémir à une douzaine de mètres.
La tète toute noire de ce joli sanglier apparait et, comme prévu, se tourne immédiatement dans ma direction, classique.
Le dos rond, la tète et l’arc rentrés sous moi comme d’habitude il n’y a plus qu’à attendre qu’il se rassure.
10 – 20 secondes passent puis l’animal poursuit tranquillement sa route en plongeant sa tète de l’autre coté de la coulée qu’il est en train de traverser perpendiculairement.

C’est le moment.

Au fur et à mesure que la zone vital apparait cette fois ci parfaitement dégagée, la gestuelle du tir se déroule et le petit point rouge de la nocturnal disparait sur le défaut de l’épaule.
La cavalcade qui s’ensuit dure tout juste quelques instants, je n’entends même pas l’animal râler ou gesticuler dans la flotte. Presque instantanément il n’y a plus que le bruit des « scronch, scronch, scronch … » des tubercules que les autres sangliers continuent à grignoter tranquillement autour de moi.

Ma tension se relâche pour laisser place à cette espèce de plénitude bien connue du chasseur qui sait que c’est tout bon.
La nuit commence à tirer son voile sur le marais, et toujours assis à ma place au milieu de cette compagnie, moins un, qui casse toujours la croute dans une insouciance total, je me rends compte a quelle point le chasseur à l’arc peut pénétrer l’intimité de la nature tout en accomplissant ce pourquoi il est là.
Il y a même un petit trente kilo qui vient me narguer en m’offrant à son tour son plein profil à moins de 8 m. La flèche ne monte même pas sur l’arc car je sais qu’il ne faut pas que je mélange les sangs, mon seul fil d’Ariane jusqu'à ma proie qui doit maintenant avoir rejoint le ciel.

Mieux vaut un tiens que deux tu l’aura.

Ca y est, c’est l’heure d’y aller. J’installe la frontale, sort le PQ pour le balisage et j’attaque la recherche.

Des l’anchuss du sang.

L’encoche lumineuse brille  3 – 4 metre derrière dans le prolongement de la coulée. C’est bien ce que je pensais, la pénétration est total.  La flèche est entièrement maculée de sang, excellent.

Tout doucement en essayant de ne pas déranger tous les autres animaux j’avance guidé par la large bande rouge peinte sur cette toile de roseaux.

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D’un coup ça bouge. A trois mètres devant moi dans le petit faisceau de la frontale, un énorme dos se redresse. Instinctivement je monte à l’encrage et pose mon regard sur le défaut de l’épaule que je vois parfaitement …
Ce n’est pas le mien, trop gros, ne pas mélanger les sangs….
Je suis à peine tenté, au contraire, j’éprouve une certaine satisfaction en baissant le bras d’arc alors que l’animal ne bouge toujours pas.
Encore quelques secondes ou tous les deux nous ne nous nous toisons en guettant le moindre mouvement d’agressivité d’un coté ou de l’autre, puis cette énorme masse glisse avec l’étonnante discrétion dont sont capables les killers, dans la mer de roseaux.

Je reprends mon chemin.

La bande rouge qui avait jusqu’à présent une direction bien rectiligne commence à tourner en rond, c’est le signe que mon but ne doit plus être très loin.

Il est là, dans une position qui me donne l’impression qu’il c’est endormit pour toujours sans trop le savoir …
Je suis aux anges, j’attrape et je glisse dans la gueule de mon sanglier un de ces plumeaux qui ici, multiplié par des milliers, forment l’abrit roi de mon gibier de prédilection.

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Une dernière de l'atteinte sans appel et du trou que peut faire une lame large. Pour comparaison la dague fait 30 mm de large alorS que la schark qui se situait au bout de la flèche en fait 40 ...

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Encore un moment magique ou on à l’impression que tous c’est déroulé comme dans les rèves, suivant un dénouement parfait. Ce soir là j’en ai profité à fond comme chaque fois que je le peux, car rien n’est jamais acquis, et la déception peut arriver tout aussi vite comme le montrera ma prochaine petite histoire, une du top trois de mes plus fortes émotions.




Voila voila, je vais maintenant tacher d'aller dormir mais ce n'est pas gagné ...

vraiment au top les photos et l'histoire