Camargue & aventures des archers dans le marais
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Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
belle photo et beau prélevement
fafa33- Messages : 768
Date d'inscription : 18/12/2010
Re: Le petit poucet pour les archers du marais
Belle flèche et bel animal....bravo
l'hémoglobine on peut faire sans....on va encore dire....bla bla...
l'hémoglobine on peut faire sans....on va encore dire....bla bla...
murphy0363- Messages : 21
Date d'inscription : 19/09/2012
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
Félicitations , belle fleche !
Ti racoon- Messages : 459
Date d'inscription : 21/06/2011
Localisation : SOLOGNE du 45
fred- Messages : 3799
Date d'inscription : 13/12/2010
Age : 56
Localisation : la chasse à l'arc mais pas que........
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
c'est moi ou sa ressemble au saramanca?
antho34560- Messages : 65
Date d'inscription : 06/08/2013
Age : 33
Localisation : poussan
Robindelarbre- Messages : 1309
Date d'inscription : 31/03/2011
Age : 55
Localisation : sud GIRONDE
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
Respect encore une fois
bravo pour ce joli sanglier et ce beau tapis rouge
bravo pour ce joli sanglier et ce beau tapis rouge
ttk- Membre Bienfaiteur
- Messages : 3123
Date d'inscription : 13/12/2010
Age : 53
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
bravo pour beau sanglier:t+:
pollux- Messages : 318
Date d'inscription : 21/12/2010
Age : 47
Localisation : melle
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
Bravo Yann ; flèche parfaite !
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Manu87- Membre Bienfaiteur
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Localisation : Vive lo Limouzi libre !
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
Fred !!! C'est donc toi qui fait les bonnets que l"on voit sur le forum .
L'Antilope- Membre Bienfaiteur
- Messages : 1645
Date d'inscription : 12/04/2011
Localisation : Un pont sur l'Oise
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
L'Antilope a écrit:Fred !!! C'est donc toi qui fait les bonnets que l"on voit sur le forum .
acrosylve- Messages : 2040
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 56
Localisation : Le sud pas loin de Massillia.
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
BIP, bip, bip, ... lundi matin dernier au boulot message de kibok sans texte, juste une pièce jointe ... ça veut tout dire. En plus tu ouvre la pièce jointe et il y a un splendide gros noir... la vous vous dites que le monde est injuste quelques fois ... Toi tu bosses et les potes ils chassent ...
Et pour tout vous dire, tant pis je balance, il y a pas mal d'atoistes qui n'arrètent pas de m'envoyer des photos de bebètes, mais que je ne vois jamais passer dans les petits récits. Aleeeeex, Manuuuuuuu, laureeeeent, Eriiiic, ... et bien d'autres.
Ceci dit, j'appel vite david pour le féliciter et entendre la petite histoire. Un gros sanglier de la montagne c'est mon rève et puis tous ça m'encourage car ce soir, je sort au marais.
Et oui ça y est, apparament les sangliers commencent a montrer leur frimousse avant le couché du soleil, enfin ... Le froid, la nouriture, le rut ... qui sait exactement ??
Il y a deux jours je suis sortie pour la première fois dans le marais à la grande roselière et j'ai pu approcher un joli sanglier comme l'an dernier mais sans pouvoir le tirer car je ne voyais pas la zone basse de son corps.
Ce soir la je suis aller au mème endrois et j'ai eu la chance de revivre exactement mes chasses de la fin de saison dernière.
Mais avant de vous parler de cette aventure je vais faire un petit "come back" en vous delivrant enfiiiiin les petits recits de fin de saison que j'avais fini par rediger sans les passer dans un post. Mais bon vu que certains ne raconte rien , je vous ai fait un roman.
Et pour tout vous dire, tant pis je balance, il y a pas mal d'atoistes qui n'arrètent pas de m'envoyer des photos de bebètes, mais que je ne vois jamais passer dans les petits récits. Aleeeeex, Manuuuuuuu, laureeeeent, Eriiiic, ... et bien d'autres.
Ceci dit, j'appel vite david pour le féliciter et entendre la petite histoire. Un gros sanglier de la montagne c'est mon rève et puis tous ça m'encourage car ce soir, je sort au marais.
Et oui ça y est, apparament les sangliers commencent a montrer leur frimousse avant le couché du soleil, enfin ... Le froid, la nouriture, le rut ... qui sait exactement ??
Il y a deux jours je suis sortie pour la première fois dans le marais à la grande roselière et j'ai pu approcher un joli sanglier comme l'an dernier mais sans pouvoir le tirer car je ne voyais pas la zone basse de son corps.
Ce soir la je suis aller au mème endrois et j'ai eu la chance de revivre exactement mes chasses de la fin de saison dernière.
Mais avant de vous parler de cette aventure je vais faire un petit "come back" en vous delivrant enfiiiiin les petits recits de fin de saison que j'avais fini par rediger sans les passer dans un post. Mais bon vu que certains ne raconte rien , je vous ai fait un roman.
acrosylve- Messages : 2040
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 56
Localisation : Le sud pas loin de Massillia.
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
Février 2013, une fin de saison inoubliable … et les debuts d'une nouvelle methode de chasse.
A tous ceux qui chasse dans des zones humides (ou ailleurs) ce magnifique et puissant gibier qu’est le sanglier.
Avant d’attaquer les récits proprement dit voici le décor :
Un petit territoire d’une centaine, constitué principalement d’une immense roselière de 30 ha d’hectares sur lequel la régulation des suides est également confiée à des archers. Autant vous dire que lorsque vous êtes au milieu vous trouvez ça grand, voir très grand et surtout le parking loin, très très très loin, quand il faut en sortir un gibier de plusieurs dizaines de kg avec de l’eau quelques fois jusqu’aux cuisses …
Ici hors de question de faire des battues. Il y a un sentier de découverte ouvert au public en plein milieu, la discrétion est de rigueur. De ce fait on ne chasse qu’à l’affut ou l’approche en groupe de 5 chasseurs maxi. Voila plus d’un an que j’y traine mes bottes et pour l’instant aucun moyen d’avoir une vraie occasion à l’approche. Mon defi c’est de trouver le moyen d’en clouer un en plein milieu du marais même et de le sortir dans la foulée.
Il y a également mon nouvel arc. Un Wayana TD que j’ai voulu « péchu » juste ce qu’il fallait pour que je reste à l’aise à l’encrage plusieurs secondes mais avec un maximum de watt pour propulser une lame la plus large possible (bilame pour moi) capable de traverser de part en part même un très gros sanglier . Le bête fait 65 livres à mon allonge et l’outil me permet d’avoir une flèche de 630 grains qui sort de l’arc à prêt de 190 pieds seconde, soit un KE de plus de 50 parfait pour faire exploser n’importe quels gros os (et même plusieurs les un derrière le autres …). Ce set up ni trop lourd ni pas assez me permet de ne plus me poser de question sur la présence ou pas d’un os sur la trajectoire de ma flèche jusqu’aux organes vitaux et de conserver une trajectoire très tendue car je ne sais pas être précis autrement. Du coup la conception du bon angle de tir change complètement pour moi. Je visualise ou se trouve les organes vitaux et je tir. Il n’y à que le crane que j’évite absolument et sur une grosse bête en tir arrière, le bassin car je veux que la flèche ressorte.
Première sortie avec le TD, les prémisses de la technique.
J’ai reçu mon arc il y a trois jours et je boue d’impatience de lui faire découvrir son terrain de jeu. Avec ce foutu mistral incessant cela n’a pas été facile de faire des essais surs a plus de 15-16m mais jusqu'à cette distance mes FMJ avec au bout les terrifiantes Simmons Scharc interceptor volent nickel. Je trouve ces lames magnifiques avec un profil très intéressant. Une première partie effilé et suffisamment longue pour aller chercher la moelle épinière en cas de flèche de colonne, une deuxième partie évasée et large (39 mm) permettant de faire de gros trous pour un saignement interne et externe important.
Bon ça y est je suis sur le terrain. Dans deux heures il fait nuit. Il n’y a plus personne sur le sentier de découverte, et du haut d’une des plates formes d’observation aménagée, je fouille l’horizon avec mes jumelles. Devant moi, mise à par quelques touffes de joncs dont le vert sombre tranche avec le reste de la végétation, j’ai cette univers mono spécifique de roseaux, qui ondulent sous le mistral.
J’insiste un peu sur une tache sombre qui ne ressemble pas à une touffe de joncs. Yes ! C’en est un. J’avais peur qu’avec ce fort vent les animaux ne bougent pas. Mais non, du coup je n’hésite plus une seconde et comme j’ai de la distance à parcourir, je fonce pour me laisser un max de temps avant que la nuit tombe pour l’approche.
Je suis obligé de faire un grand détour pour me présenter à bon vent. Des que j’ai mis un pied dans le marais mes pas ralentissent et, dans les coulées, véritables sillons sans végétation, je traine mes pieds dans l’eau pour éviter les « flocs flocs … » Plus la distance estimée par rapport au sanglier diminue, plus je courbe le dos
De temps en temps je fais des haltes pour écouter, car ici j’ai appris à réaliser mes approches beaucoup plus au bruit qu’a la vue. J’essaye de détecter les « Flocs !, flocs ! » que font les sangliers quand ils se déplacent dans l’eau ou les « scrontch ! scrontch ! » des tubercules de cyrpes ou des rysomes de roseaux qu’ils grignotent ici et qui craquent sous leurs dents. De cette façon des que je suis proche des animaux, je ne sort plus la tète de la végétation tel un périscope. En plus ça procure des émotions terriblement fortes surtout quand ils sont proches mais que vous ne les voyez pas. A quatre pates et à quelques mètres vous ne savez pas s’il y a un ou plusieurs animaux et surtout si ils font 30 kg ou plus de 100. Quand les roseaux s’ouvre et que c’est un killer bien mastoc qui apparait, je vous garanti un petit arrêt du cœur pendant quelques secondes …
Ça y est j’entends les premiers « scrontch, scrontch … » je vérifie mon placement par rapport au vent et je me courbe un maximum jusqu'à ce que le haut de mes cuissardes arrivent au niveau de la flotte. C’est à ce moment la que je commence à me dire que je fais peut être une erreur technique au niveau du matos. Ma shaggie ne me sert à rien, alors que je me ferais bien encore plus petit pour ne pas dépasser des roseaux qui deviennent de plus en plus courts au fur et à mesure que j’approche du sanglier.
Tant pis j’avance le plus lentement possible dans la direction et j’essaye de viser les touffes de joncs vert sombre pour faire écran. Dans ma progression je tombe sur une zone plus clairsemée qui me permet de voir à une petite vingtaine de mètres. Et là , au milieu, sur un nid constitué de roseaux coupés, je vois 4 ou 5 sangliers couchés les uns sur les autres qui ne sont pas encore sur pieds. Mer…e que faire, je ne peux pas plus m’accroupir pour les approcher j’ai déjà les coucouniettes qui commencent à tremper ... La, gros dilemme, attendre qu’ils se lèvent mais la nuit tombe, tenter l’approche mais j’ai déjà essayé mainte fois et j’ai toujours perdu. Contrairement en foret ou le relief est varié, au milieu des roseaux n’importe quelle forme qui tranche sur cet un horizon mono spécifique égal danger pour les suidés donc fuite. C’est comme au milieu d’un champ de neige ou tout ce qui n’est pas blanc se voit comme le nez au milieu de la figure…
J’ai décidé de continuer mon approche sur celui qui faisait du bruit et qui était déjà sur pieds en me disant que j’aurais plus de chance de décocher un tube s’il voulait bien s’approcher un peu.
Laissant à contre cœur les autres sangliers derrière moi je me suis avancer jusqu'à une ultime touffe de joncs derrière laquelle je me suis dissimulé et qui à marqué la fin de mon approche. Plus loin les roseaux ne faisaient que quelques dizaines de cm, bien trop court pour me cacher.
Par contre ce n’est pas un, mais toute une compagnie de sangliers qui se trouvent la devant moi.
J’ai du bien faire une prière à la minute pendant le quart d’heure qui à suivi avant la nuit pour qu’un des animaux s’approche.
J’ai été en parti exhaussé car deux d’entre eux se sont placer à 20 m de moi et quels animaux…. Ceux qui font passer des nuits blanches aux chasseurs quand ils ont croisé leur chemin, ceux qui me font frissonner et qui me donne de la fièvre … Deux pépères dont le poids est indécent. Ils sont venus s’affronter sous mes yeux pour un tubercule plus tendre que l’autre. Dressés sur leurs pattes arrières et se castagnant gueules grandes ouvertes ils m’ont offert un spectacle que je n’avais encore jamais vu. Le combat de deux titans des marais. Avec la plus grande humilité ma flèche est restée sur l’arc à une distance ou pourtant je suis théoriquement à l’aise, et la tète plein d’images magnifiques je suis repartis sur la pointe des pieds en me disant … ,
« demain je reviens » .
La technique du sous marin.
Le lendemain après avoir expédié le chantier du jour, je gare à nouveau la panda au pied de la plate forme d’observation à la même heure qu’hier. Avant de m’équiper j’empoigne les jumelles et je monte sur le perchoir avec une idée derrière la tète : si ils sont au même endroit je tante une nouvelle technique.
Fini les boucliers en roseaux, abandonné la chaise d’affut planté au milieu de la roselière, la shaggie va rester dans le coffre comme la plupart de ce qui peut craindre l’eau ou s’accrocher.
Je me lance dans tout autre chose.
Yes ! toujours là.
Avant de continuer je vais vous parler un peu de cette roselière qui est un terrain de chasse particulièrement intéressant. D’une surface énorme, elle est divisée en deux parties. L’une très dense mais moissonnée au mois de décembre pour faire les chaumes qui serve à fabriquer les toits de paillottes. L’autre jamais coupée car au fur et à mesure que l’on remonte vers le nord, les roseaux deviennent trop rabougris pour être commercialisés.
Vous l’avez certainement compris, des que la moisson est terminée, à partir de mi janvier, la plupart des sangliers se retrouvent dans la partie moins dense et du coup sont facilement repérables. Si en plus de ça vous ajoutez le fait que tout autour ils viennent d’être canardés pendant plusieurs mois par les chasseurs à tir, vous imaginer la densité d’animaux qu’il peut y avoir dans cette zone ou seule la chasse à l’arc est tolérée. Je vous vois d’ici vous dire que ça doit être un nid, ça l’est. Mais détrompez-vous sur la facilité de leur capture, car à leur tour ils vous repèrent de loin. L’an dernier nous n’avons pas réussit à lâcher UNE SEULE FLECHE … C’est à la fois génial, vous voyez beaucoup animaux, et terriblement frustrant car arrivé dans la zone des 25-30 mètres , vous êtes casi instantanément repérés et adieux tout espoirs de décocher une bonne flèche, même au poulpe puisque de toute façon 90 % du temps vous ne distinguez que la moitié haute des animaux. L’autre partie étant dans l’eau et les roseaux.
Ne vous moquez pas, … trop …, mais voici ma nouvelle panoplie de chasse.
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Promis David je ne me moquerai plus de ton bonnet génial.
D’accord je donne l’impression d’aller à la pèche aux moules, mais vu ce que j’envisage cette fois ci Je voudrais bien rester au sec.
Le vent soutenu de nord est moins fort qu’hier mais m’oblige à faire le même grand tour. Je pénètre dans la roselière et remonté a bloc je me met immédiatement à quatre pattes dans une grosse coulée qui prends la direction des animaux.
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Le bas du corps complètement dans l’eau mais au sec , il n’y a que les avants bras et l’arc que je suis obliger de tremper. A moitié immergé je commence à glisser sans bruit dans ce couloir de roseaux. C’est génial.
Pour vous montrer un peu l'approche ici c'est mon ami Regis en action. Le poulpe est sous l'eau et un gros noir 30 m devant .
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Des les premiers mètres je me sens dans le coup. J’ai l’impression de m’être transformé en mamba qui avance vers sa proie. Je ne m’accroche plus, ne fais plus de bruit et suis invisible.
Doucement la sensation que je vais décocher me fait monter en température .
Il ne me restait plus qu’a parcourir sans hâtes et surtout sans tomber nez à nez avec des animaux immobiles les cent cinquante mètres, (à la louche), qui me séparent des sangliers repérés. Poussée par mon excitation, Je suis obligé de me dire constamment :
« yann, doucement tu as le temps »
et de freiner mon approche que je veux parfaite. Régulièrement j’écoute mais cette fois ci sans faire le périscope, tout à l’instinct pour garder le bon cap sans être vu. Ca y est, j’entends les premiers craquements de tubercules. Je guette le moindre « FLOC ! FLOC ! » qui viendrait dans ma direction car a l’heure qu’il est ça va bouger. Je sais aussi que bientôt les roseaux vont etre très courts, que ma visi et du coup la leur, va augmenter.
On Verra bien si mon truc marche.
Pour l’instant je ne m’occupe que du vent , seul élément pouvant anéantir mes plans maintenant. La encore autre constatation. Ce vent soutenu sans que ce soit la tempête a une régularité qui me facilite bien la tache. Il me suffit d’être dans le bon sens et fini les effluves tournantes qui ont foutus en l’air plus d’une de mes approches.
Ca y est je suis arrivé au même endroit qu’hier mais cette fois ci sans viser les touffes de joncs. Je reconnais celle qui avait marqué la fin de ma progression et me positionne juste derrière une nouvelle fois.
Ils sont la.
Sur pieds mais immobiles ils sont en train de se gaver. Ca fait un vacarme du diable et le spectacle est grandiose. Dissimulé par les joncs je me redresse un peu et les compte. Un groupe de trois dont un joli, entre 50 et 60, sur ma droite à moins de 20 mètres. Une compagnie entière en face à plus de 30 mètres constituées d’une laie (70 -75 kg) et plusieurs bêtes entre 20 et 40 kg.
Pas de gros males, tant pis. Je suis tellement sous tension que j’oublie très vite ma déception.
Pas de temps à la contemplation, j’ai une demi-heure avant la nuit et hors de question de rester à l’affut à attendre qu’il y en est un qui avance à porté. Très vite j’oublie le groupe de trois sur ma droite qui pourraient passer sous le vent par rapport à moi s’ils décident de bouger vers le sud. Je me concentre sur la compagnie et calcule la stratégie de mes dernières minutes de chasse, trajectoire et cible. La trajectoire c’est simple se sera tout droit allongé dans l’eau car les roseaux ne font maintenant plus que 40 à 50 cm. Pour la cible pas de bricolage non plus. Comme tous les animaux sont a égal distance, si ca bouge je tire le plus prêt à condition que la zone vital soit dégagée, sinon je tire la laie car les autres plus court sur pattes, ont le bas du ventre en parti immergé.
La suite est magique.
Je vérifie une dernière fois que ma flèche soit correctement encoché et tout doucement je m’allonge et disparait presque complètement dans cette eau saumâtre qui recouvre arc, flèche et archer produisant ainsi le plus beau des camouflages.
Cambré pour ne pas enfourner la flotte par le haut des waders, je commence à ramper en faisant bien attention de rester dans l’axe de la touffe de jonc pour m’en servir d’arrière plan sombre et finir de dissimuler mon corps.
Ca marche, c’est génial !!! pour la première fois je parviens à poursuivre mon approche presque complètement a découvert. De temps en temps quand les animaux lèvent la tète je m’immobilise, face contre l’eau et j’attends qu’ils se remettent à fouiller le fond du marais pour reprendre mes reptations lentes et régulières.
En 20 mn à peu prêt j’ai réussi a me positionner à 17 m du groupe. Un des petit à fait mine de s’approcher un peu mais sans plus. Avant que la nuit ne tombe complètement je me suis conditionné pour le tir de la laie qui me présentait son plein profile et une zone vitale bien dégagée contrairement aux autres. En calculant que quand elle plongeait le groin bien au fond de l’eau pour saisir les tubercules, les 30 cm de roseau devaient lui masquer la vue, je me suis décidé à finir le travail à ce moment la.
Délicatement je ramène mes genoux contre mon ventre. Toujours immobile, arc et flèche en parti immergés, je fais le dos rond la tète casi dans l’eau et je guette l’instant fatidique.
La laie a le groin sous la flotte : Top départ du tir.
Au fur et à mesure que je me déploie, L’arc et la flèche sortent de l’eau dans une position casi horizontale pour dépasser le moins possible. Deux secondes à l’encrage pour bien accrocher le spot au défaut de l’épaule et je libère la corde. J’ai tous juste le temps de voir s’allumer le petit point lumineux rouge vif que celui-ci à déjà disparu au milieu de la toison noire comme si on avait soufflé sur une bougie. Ouf ! Quelle tension …
Le bruit sourd de la flèche qui atteint son but fait détaler tous le monde mais impossible de suivre bien longtemps mon sanglier. Je l’ai juste vu partir en trombe sur une trentaine de mètres avant de disparaitre dans les roseaux plus hauts et la pénombre.
Dans ma tète la scène tourne en boucle et c’est sans trop de doute que je pense la flèche bonne. En repensant à tout je me dis aussi que malgré le bruit d’os, celle ci a du traverser puisque je n’ai pas vu l’encoche lumineuse sur le flanc de l’animal quand il courait.
J’allais enfin voir si deux gros trous bien placés pouvaient créer un saignement externe suffisant pour suivre à la trace dans le marais un sanglier fléché.
20 mn plus tard la frontale sur la tète je me lance à sa recherche. A l’anchuss je suis un peu dessus car je ne trouve pas une goutte de sang. Atteinte encore trop haute certainement. Sans plus insister je décide ensuite de faire des lacés pour tacher de recouper son chemin de fuite en espérant trouver enfin du sang.
Je n’ai pas attendu longtemps … au bout de quelques mètres je tombe sur ce que je cherchais : une autoroute rouge … Les roseaux sont maculés de sang sur une bande de 60 cm de large et un mètre de haut ... Mon petit poucet à moi …
Doucement, une flèche encochée je commence à remonter ma piste. La tension monte de plus en plus car cela fait bien 50 m que je marche et toujours rien. Il y a du sang partout sans discontinuité mais toujours pas de sanglier. Je n’ai pas pensé a faire des photos de la piste mais j’en ai pris des suivantes. Vous verrez c’est impressionnant. Comme Il fait maintenant nuit noir je commence un peu à angoisser surtout que d’autres sangliers pataugent à proximité et puis je suis surpris de ne pas encore avoir retrouvé le mien.
Yes ! il est là, je ne le vois pas mais j’entends grogner et remuer a quelques mètres. Incroyable il est encore vivant plus d’une demi heure après, c’est à n’y rien comprendre car j’ai bien touché en leur centre les deux poumons … Dans le petit faisceau de la frontale j’aperçois la masse noire et rouge allongée qui me tourne le dos.. Je pose doucement l’arc, empoigne la dague et m’avance pour finir le boulot mais très vite je me ravise car je suis seul et loin de tout. Ce n’est peu etre pas le moment de jouer le héro avec ce sanglier à la taille respectable, surtout en pleine nuit. J’ai suffisamment vu et vécu de drôles de choses pour savoir qu’une belle aventure peu tourner au drame en un éclair.
Du coup je double l’animal qui vous ne le croirez jamais se relève et fait encore 4 ou 5 m en titubant avant de retomber. Alors qu’il gesticule encore j’abrège immédiatement ses souffrances cette fois ci avec la dague.
YES Je l’ai, C’est mon premier sanglier à l’approche au milieu du marais,
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Quelle résistance. En tout et pour tout ce sanglier à fait au moins 70 m avec les deux poumons perforés par une lame de prêt de 40 mm de large. Il était encore en vie 45 mn après le tir et encore plus incompréhensible, a trouvé la force de se relever après avoir été transpercé une deuxième fois de part en part. Je n’avais encore jamais vu ça et j’avoue en être encore très surpris.
Assis à coté de ma proie sous les étoiles au milieu marais, j’ai l’impression que le temps c’est arrêter pour me laisser savourer pleinement le moment et la quiétude de cette belle nuit de février. Encore quelques minutes d’oisiveté avant d’attaquer la deuxième partie de l’aventure … sortir la bête du marais. Merci O’manu pour m’avoir régulièrement tenu compagnie au tel pendant l’effort.
Confirmation de la méthode.
L’euphorie du moment passer une question me turlupine, est ce que sur ce coup la j’ai eu un coup de bol ou bien est ce que je tiens vraiment le TRUC pour chasser à l’approche dans le marais et ne plus perdre de bête.
Quatre jours plus tard j'avais l'immense joie de remettre le couvert une première fois avec le fiston.
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Alors qu’il était partis pour passer son dimanche après midi devant l’écran de son ordi, il s’est retrouvé dans mes bottes, ( je devrais dire mes waders), à ramper comme un chef jusqu’au contact des animaux. Après avoir appliqué la même technique de repérage et d’approche, par-dessus mon épaule il n’a rien loupé de l’action et en parle encore aujourd’hui encore. Un grand moment partagé avec Baptiste.
Le petit récit vous l’avez déjà.
La semaine qui suivit, juste avant la fermeture, un 3ème sanglier tombait toujours à l’approche, toujours en quelques secondes, toujours dans des conditions assez épiques.
Voici la petite histoire.
Ce jour là j’avais mal commencé la journée. L’esprit certainement déjà dans le marais qui m’attendait pour le coup du soir, je n’ai pas réagit quand le pied d’un des arbres que j’étais en train d’abattre est venu me pulvériser la main …
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Bord …l de mer ..e je suis trop c.. , c’est foutu pour ce soir ….
La journée c’est ensuite déroulé dans un mélange de consternation d’avoir été si stupide et de motivation extrême pour tout de même chasser. Je pense que je ne me suis jamais aussi bien soignée.
En effet vu que de toute façon j’avais donné rendez vous à Arnaud pour la sortie et que ma présence ou celle de Marco, avec qui je partage l’organisation et la responsabilité de ces chasses, est obligatoire , à 16 h j’étais au marais pour au moins guider mon ami.
La tentation étant trop forte, pendant qu’il s’équipe je sors le Wayana de sa house, bande l’arc et toute en boquant bien la poignée dans le creux de ma main en chou fleur, je parviens à monter doucement à l’ancrage sans trop de douleur.
Aller hop ! ce soir je chasse aussi.
Je donne quelques consignes à Arnaud, nous nous partageons la zone de chasse et très vite je disparais à nouveau dans la roselière. Cette fois ci il me faut parcourir pas mal de surface les oreilles grandes ouvertes avant de desceller la présence d’animaux. Comme quoi nos interventions pour délocaliser les sangliers de certaines zones refuges peuvent avoir un certain impact.
Ça y est ça patauge et ça grignote a quelques dizaines de mètres. Le vent est bon, plus qu’à s’allonger dans la flotte et une nouvelle fois, faire le Mamba jusqu'à une éventuelle proie.
Ils sont là tout prêt, c’est terriblement existant … devant moi il y a comme une sorte de clairière d’une vingtaine de mètres de diamètre ou les roseaux sont moins haut et plus éparses. Alors que je suis encore tapi dans le fond d’une des coulées qui y débouche, une grosse masse noir sort de la roselière et traverse la clairière. « Put…n quelle belle bète, 90 kg mini ». L’animal avance très lentement tout en cassant la croute et se positionne plein travers dans un endroit relativement dégagé. Le seul hic c’est la distance. 15 bons mètres a vu de nez qui ne seraient pas un problème avec une main d’arc parfaitement valide. Mais là le moindre tremblement et c’est une flèche qui n’est pas parfaite donc dans le marais, une flèche de merde.
Même si d’ordinaire je ne suis pas un très grand chanceux, il y a des fois ou je me dis que quelqu’un doit entendre mes suppliques intérieures. Alors que j’étais en train de me résigner a une chouette mais simple contemplation comme bilan de la soirée, voila que les roseaux se mettent à frémir sur ma droite quelques minutes avant la pénombre.
Et si c’était une nouvelle chance pour un troisième …
ça avance toujours dans la direction de la clairière au cul du gros mais beaucoup plus prêt de moi, trop prêt de moi ….
Le sanglier déboule dans la coulée qui m’abrite et stop en découvrant cette chose recroquevillé comme un escargot sur son chemin. Impossible de m’allonger plus sans masque et tubas, aie, aie aie !!!
ouf ! l’animal reprend sa route normalement en faisant un léger crochet pour m’éviter. Il sort de ma coulée, et traverse une zone plus fourni en roseaux pour rejoindre la clairière en direction du gros. C’est le moment de saisir ma chance pour me mettre en position de tir. Quand ma proie sort dans le clair je suis à l’encrage. Mais ….
C’était à prévoir, redressé pour tirer, maintenant il me voit et c’est seulement sa tronche que j’ai dans mon champ de vision.
Putain c’était trop beau, je commence a chercher un spot un peu décalé par rapport à son front mais sans trouver de solution convenable.
Le temps commence à être long mais d’un coup l’ouverture se produit. Pour confirmer son inquiétude mon sanglier relève le groin pour capter une effluve étrangère et du coup me découvre son poitrail a travers lequel je visualise illico cœur et poumons.
Le bras d’arc se réaligne tous seul et la nocturnal disparait dans la gorge de ma proie dans un bruit fracassant d’os explosés.
Démarrage en trombe, course effrénée pendant 4 a 5 secondes, puis plus loin, j’ai l’impression que les flop, flop, flops se sont transformés en gargouillis sur place.
J’y crois à peine, et si le troisième était bel et bien tombé …
J’attends le quart d’heure règlementaire pendant que l’obscurité fini de tomber. Je sors la frontal et le PQ pour commencer à baliser la piste tout en me remémorant la scène et en faisant le check liste de toute la procédure de recherche.
C’est le moment d’y aller, j’arrive à l’anchuss 8 m plus loin ou je trouve tout de suite du sang mais pas de flèche …
En comparaison des deux premiers sangliers tués, il n’y a pas photo, une atteinte basse cœur poumon permet un écoulement sanguin en abondance presque immédiat.
Là ça brille c’est l’encoche lumineuse plantée à quelques mètres dans la vase. Je cherche du sang autour de la flèche en me disant que l’animal est passé par la et à perdu la flèche maculée de sang au passage mais rien … Aie !!
Je retourne à l’anchuss et là par contre, je retrouve du sang partout. Une large trainé part à 90 degrés par rapport a la direction de la flèche. En fait celle-ci à tous simplement traversé le sanglier dans sa longueur avant de se planter plus loin derrière. L’autopsie montrera que celle-ci a ouvert le sternum (11 mm d’os), coupé la partie basse du cœur, un poumon, explosé deux côtes l’une derrière l’autre avant de ressortir juste devant le cuissot … Les photos plus tard.
La suite vous la devinez, au fur et a mesure que je remonte l’autoroute rouge je me rends compte que la méthode d’approche et le matos vont une nouvelle fois faire leurs preuves.
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30 m plus loin je retrouve ce petit male d’une soixantaine de kg couché dans une nouvelle mare de sang.
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Yes !!!
Enfin , un petit clin d’œil et toutes mes félicitations a Julien, un nouveau compagnon des marais récemment rencontré qui à tuer le dernier sanglier des marais, un magnifique ragot de 70 kg, juste avant la fermeture. Flèche en bois de 10 g /#, petite zwikey eskimo, arc 55 l, tir a 10 m, colonne litéralement coupé en deux. Dans ce cas la petite zwickey à parfaitement fait son travail.
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bon voila, je souhaite qu'un minimum d'atoiste se soit endormis, en tous cas ça m'a fais plaisir de passer un peu de temps pour partager ces petites experiences.
Lundi dernier j'ai pu tuer un autre sanglier exactement de la mème façon, comme quoi la methode marche toujours.
La petite histoire très vite.
A tous ceux qui chasse dans des zones humides (ou ailleurs) ce magnifique et puissant gibier qu’est le sanglier.
Avant d’attaquer les récits proprement dit voici le décor :
Un petit territoire d’une centaine, constitué principalement d’une immense roselière de 30 ha d’hectares sur lequel la régulation des suides est également confiée à des archers. Autant vous dire que lorsque vous êtes au milieu vous trouvez ça grand, voir très grand et surtout le parking loin, très très très loin, quand il faut en sortir un gibier de plusieurs dizaines de kg avec de l’eau quelques fois jusqu’aux cuisses …
Ici hors de question de faire des battues. Il y a un sentier de découverte ouvert au public en plein milieu, la discrétion est de rigueur. De ce fait on ne chasse qu’à l’affut ou l’approche en groupe de 5 chasseurs maxi. Voila plus d’un an que j’y traine mes bottes et pour l’instant aucun moyen d’avoir une vraie occasion à l’approche. Mon defi c’est de trouver le moyen d’en clouer un en plein milieu du marais même et de le sortir dans la foulée.
Il y a également mon nouvel arc. Un Wayana TD que j’ai voulu « péchu » juste ce qu’il fallait pour que je reste à l’aise à l’encrage plusieurs secondes mais avec un maximum de watt pour propulser une lame la plus large possible (bilame pour moi) capable de traverser de part en part même un très gros sanglier . Le bête fait 65 livres à mon allonge et l’outil me permet d’avoir une flèche de 630 grains qui sort de l’arc à prêt de 190 pieds seconde, soit un KE de plus de 50 parfait pour faire exploser n’importe quels gros os (et même plusieurs les un derrière le autres …). Ce set up ni trop lourd ni pas assez me permet de ne plus me poser de question sur la présence ou pas d’un os sur la trajectoire de ma flèche jusqu’aux organes vitaux et de conserver une trajectoire très tendue car je ne sais pas être précis autrement. Du coup la conception du bon angle de tir change complètement pour moi. Je visualise ou se trouve les organes vitaux et je tir. Il n’y à que le crane que j’évite absolument et sur une grosse bête en tir arrière, le bassin car je veux que la flèche ressorte.
Première sortie avec le TD, les prémisses de la technique.
J’ai reçu mon arc il y a trois jours et je boue d’impatience de lui faire découvrir son terrain de jeu. Avec ce foutu mistral incessant cela n’a pas été facile de faire des essais surs a plus de 15-16m mais jusqu'à cette distance mes FMJ avec au bout les terrifiantes Simmons Scharc interceptor volent nickel. Je trouve ces lames magnifiques avec un profil très intéressant. Une première partie effilé et suffisamment longue pour aller chercher la moelle épinière en cas de flèche de colonne, une deuxième partie évasée et large (39 mm) permettant de faire de gros trous pour un saignement interne et externe important.
Bon ça y est je suis sur le terrain. Dans deux heures il fait nuit. Il n’y a plus personne sur le sentier de découverte, et du haut d’une des plates formes d’observation aménagée, je fouille l’horizon avec mes jumelles. Devant moi, mise à par quelques touffes de joncs dont le vert sombre tranche avec le reste de la végétation, j’ai cette univers mono spécifique de roseaux, qui ondulent sous le mistral.
J’insiste un peu sur une tache sombre qui ne ressemble pas à une touffe de joncs. Yes ! C’en est un. J’avais peur qu’avec ce fort vent les animaux ne bougent pas. Mais non, du coup je n’hésite plus une seconde et comme j’ai de la distance à parcourir, je fonce pour me laisser un max de temps avant que la nuit tombe pour l’approche.
Je suis obligé de faire un grand détour pour me présenter à bon vent. Des que j’ai mis un pied dans le marais mes pas ralentissent et, dans les coulées, véritables sillons sans végétation, je traine mes pieds dans l’eau pour éviter les « flocs flocs … » Plus la distance estimée par rapport au sanglier diminue, plus je courbe le dos
De temps en temps je fais des haltes pour écouter, car ici j’ai appris à réaliser mes approches beaucoup plus au bruit qu’a la vue. J’essaye de détecter les « Flocs !, flocs ! » que font les sangliers quand ils se déplacent dans l’eau ou les « scrontch ! scrontch ! » des tubercules de cyrpes ou des rysomes de roseaux qu’ils grignotent ici et qui craquent sous leurs dents. De cette façon des que je suis proche des animaux, je ne sort plus la tète de la végétation tel un périscope. En plus ça procure des émotions terriblement fortes surtout quand ils sont proches mais que vous ne les voyez pas. A quatre pates et à quelques mètres vous ne savez pas s’il y a un ou plusieurs animaux et surtout si ils font 30 kg ou plus de 100. Quand les roseaux s’ouvre et que c’est un killer bien mastoc qui apparait, je vous garanti un petit arrêt du cœur pendant quelques secondes …
Ça y est j’entends les premiers « scrontch, scrontch … » je vérifie mon placement par rapport au vent et je me courbe un maximum jusqu'à ce que le haut de mes cuissardes arrivent au niveau de la flotte. C’est à ce moment la que je commence à me dire que je fais peut être une erreur technique au niveau du matos. Ma shaggie ne me sert à rien, alors que je me ferais bien encore plus petit pour ne pas dépasser des roseaux qui deviennent de plus en plus courts au fur et à mesure que j’approche du sanglier.
Tant pis j’avance le plus lentement possible dans la direction et j’essaye de viser les touffes de joncs vert sombre pour faire écran. Dans ma progression je tombe sur une zone plus clairsemée qui me permet de voir à une petite vingtaine de mètres. Et là , au milieu, sur un nid constitué de roseaux coupés, je vois 4 ou 5 sangliers couchés les uns sur les autres qui ne sont pas encore sur pieds. Mer…e que faire, je ne peux pas plus m’accroupir pour les approcher j’ai déjà les coucouniettes qui commencent à tremper ... La, gros dilemme, attendre qu’ils se lèvent mais la nuit tombe, tenter l’approche mais j’ai déjà essayé mainte fois et j’ai toujours perdu. Contrairement en foret ou le relief est varié, au milieu des roseaux n’importe quelle forme qui tranche sur cet un horizon mono spécifique égal danger pour les suidés donc fuite. C’est comme au milieu d’un champ de neige ou tout ce qui n’est pas blanc se voit comme le nez au milieu de la figure…
J’ai décidé de continuer mon approche sur celui qui faisait du bruit et qui était déjà sur pieds en me disant que j’aurais plus de chance de décocher un tube s’il voulait bien s’approcher un peu.
Laissant à contre cœur les autres sangliers derrière moi je me suis avancer jusqu'à une ultime touffe de joncs derrière laquelle je me suis dissimulé et qui à marqué la fin de mon approche. Plus loin les roseaux ne faisaient que quelques dizaines de cm, bien trop court pour me cacher.
Par contre ce n’est pas un, mais toute une compagnie de sangliers qui se trouvent la devant moi.
J’ai du bien faire une prière à la minute pendant le quart d’heure qui à suivi avant la nuit pour qu’un des animaux s’approche.
J’ai été en parti exhaussé car deux d’entre eux se sont placer à 20 m de moi et quels animaux…. Ceux qui font passer des nuits blanches aux chasseurs quand ils ont croisé leur chemin, ceux qui me font frissonner et qui me donne de la fièvre … Deux pépères dont le poids est indécent. Ils sont venus s’affronter sous mes yeux pour un tubercule plus tendre que l’autre. Dressés sur leurs pattes arrières et se castagnant gueules grandes ouvertes ils m’ont offert un spectacle que je n’avais encore jamais vu. Le combat de deux titans des marais. Avec la plus grande humilité ma flèche est restée sur l’arc à une distance ou pourtant je suis théoriquement à l’aise, et la tète plein d’images magnifiques je suis repartis sur la pointe des pieds en me disant … ,
« demain je reviens » .
La technique du sous marin.
Le lendemain après avoir expédié le chantier du jour, je gare à nouveau la panda au pied de la plate forme d’observation à la même heure qu’hier. Avant de m’équiper j’empoigne les jumelles et je monte sur le perchoir avec une idée derrière la tète : si ils sont au même endroit je tante une nouvelle technique.
Fini les boucliers en roseaux, abandonné la chaise d’affut planté au milieu de la roselière, la shaggie va rester dans le coffre comme la plupart de ce qui peut craindre l’eau ou s’accrocher.
Je me lance dans tout autre chose.
Yes ! toujours là.
Avant de continuer je vais vous parler un peu de cette roselière qui est un terrain de chasse particulièrement intéressant. D’une surface énorme, elle est divisée en deux parties. L’une très dense mais moissonnée au mois de décembre pour faire les chaumes qui serve à fabriquer les toits de paillottes. L’autre jamais coupée car au fur et à mesure que l’on remonte vers le nord, les roseaux deviennent trop rabougris pour être commercialisés.
Vous l’avez certainement compris, des que la moisson est terminée, à partir de mi janvier, la plupart des sangliers se retrouvent dans la partie moins dense et du coup sont facilement repérables. Si en plus de ça vous ajoutez le fait que tout autour ils viennent d’être canardés pendant plusieurs mois par les chasseurs à tir, vous imaginer la densité d’animaux qu’il peut y avoir dans cette zone ou seule la chasse à l’arc est tolérée. Je vous vois d’ici vous dire que ça doit être un nid, ça l’est. Mais détrompez-vous sur la facilité de leur capture, car à leur tour ils vous repèrent de loin. L’an dernier nous n’avons pas réussit à lâcher UNE SEULE FLECHE … C’est à la fois génial, vous voyez beaucoup animaux, et terriblement frustrant car arrivé dans la zone des 25-30 mètres , vous êtes casi instantanément repérés et adieux tout espoirs de décocher une bonne flèche, même au poulpe puisque de toute façon 90 % du temps vous ne distinguez que la moitié haute des animaux. L’autre partie étant dans l’eau et les roseaux.
Ne vous moquez pas, … trop …, mais voici ma nouvelle panoplie de chasse.
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Promis David je ne me moquerai plus de ton bonnet génial.
D’accord je donne l’impression d’aller à la pèche aux moules, mais vu ce que j’envisage cette fois ci Je voudrais bien rester au sec.
Le vent soutenu de nord est moins fort qu’hier mais m’oblige à faire le même grand tour. Je pénètre dans la roselière et remonté a bloc je me met immédiatement à quatre pattes dans une grosse coulée qui prends la direction des animaux.
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Le bas du corps complètement dans l’eau mais au sec , il n’y a que les avants bras et l’arc que je suis obliger de tremper. A moitié immergé je commence à glisser sans bruit dans ce couloir de roseaux. C’est génial.
Pour vous montrer un peu l'approche ici c'est mon ami Regis en action. Le poulpe est sous l'eau et un gros noir 30 m devant .
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Des les premiers mètres je me sens dans le coup. J’ai l’impression de m’être transformé en mamba qui avance vers sa proie. Je ne m’accroche plus, ne fais plus de bruit et suis invisible.
Doucement la sensation que je vais décocher me fait monter en température .
Il ne me restait plus qu’a parcourir sans hâtes et surtout sans tomber nez à nez avec des animaux immobiles les cent cinquante mètres, (à la louche), qui me séparent des sangliers repérés. Poussée par mon excitation, Je suis obligé de me dire constamment :
« yann, doucement tu as le temps »
et de freiner mon approche que je veux parfaite. Régulièrement j’écoute mais cette fois ci sans faire le périscope, tout à l’instinct pour garder le bon cap sans être vu. Ca y est, j’entends les premiers craquements de tubercules. Je guette le moindre « FLOC ! FLOC ! » qui viendrait dans ma direction car a l’heure qu’il est ça va bouger. Je sais aussi que bientôt les roseaux vont etre très courts, que ma visi et du coup la leur, va augmenter.
On Verra bien si mon truc marche.
Pour l’instant je ne m’occupe que du vent , seul élément pouvant anéantir mes plans maintenant. La encore autre constatation. Ce vent soutenu sans que ce soit la tempête a une régularité qui me facilite bien la tache. Il me suffit d’être dans le bon sens et fini les effluves tournantes qui ont foutus en l’air plus d’une de mes approches.
Ca y est je suis arrivé au même endroit qu’hier mais cette fois ci sans viser les touffes de joncs. Je reconnais celle qui avait marqué la fin de ma progression et me positionne juste derrière une nouvelle fois.
Ils sont la.
Sur pieds mais immobiles ils sont en train de se gaver. Ca fait un vacarme du diable et le spectacle est grandiose. Dissimulé par les joncs je me redresse un peu et les compte. Un groupe de trois dont un joli, entre 50 et 60, sur ma droite à moins de 20 mètres. Une compagnie entière en face à plus de 30 mètres constituées d’une laie (70 -75 kg) et plusieurs bêtes entre 20 et 40 kg.
Pas de gros males, tant pis. Je suis tellement sous tension que j’oublie très vite ma déception.
Pas de temps à la contemplation, j’ai une demi-heure avant la nuit et hors de question de rester à l’affut à attendre qu’il y en est un qui avance à porté. Très vite j’oublie le groupe de trois sur ma droite qui pourraient passer sous le vent par rapport à moi s’ils décident de bouger vers le sud. Je me concentre sur la compagnie et calcule la stratégie de mes dernières minutes de chasse, trajectoire et cible. La trajectoire c’est simple se sera tout droit allongé dans l’eau car les roseaux ne font maintenant plus que 40 à 50 cm. Pour la cible pas de bricolage non plus. Comme tous les animaux sont a égal distance, si ca bouge je tire le plus prêt à condition que la zone vital soit dégagée, sinon je tire la laie car les autres plus court sur pattes, ont le bas du ventre en parti immergé.
La suite est magique.
Je vérifie une dernière fois que ma flèche soit correctement encoché et tout doucement je m’allonge et disparait presque complètement dans cette eau saumâtre qui recouvre arc, flèche et archer produisant ainsi le plus beau des camouflages.
Cambré pour ne pas enfourner la flotte par le haut des waders, je commence à ramper en faisant bien attention de rester dans l’axe de la touffe de jonc pour m’en servir d’arrière plan sombre et finir de dissimuler mon corps.
Ca marche, c’est génial !!! pour la première fois je parviens à poursuivre mon approche presque complètement a découvert. De temps en temps quand les animaux lèvent la tète je m’immobilise, face contre l’eau et j’attends qu’ils se remettent à fouiller le fond du marais pour reprendre mes reptations lentes et régulières.
En 20 mn à peu prêt j’ai réussi a me positionner à 17 m du groupe. Un des petit à fait mine de s’approcher un peu mais sans plus. Avant que la nuit ne tombe complètement je me suis conditionné pour le tir de la laie qui me présentait son plein profile et une zone vitale bien dégagée contrairement aux autres. En calculant que quand elle plongeait le groin bien au fond de l’eau pour saisir les tubercules, les 30 cm de roseau devaient lui masquer la vue, je me suis décidé à finir le travail à ce moment la.
Délicatement je ramène mes genoux contre mon ventre. Toujours immobile, arc et flèche en parti immergés, je fais le dos rond la tète casi dans l’eau et je guette l’instant fatidique.
La laie a le groin sous la flotte : Top départ du tir.
Au fur et à mesure que je me déploie, L’arc et la flèche sortent de l’eau dans une position casi horizontale pour dépasser le moins possible. Deux secondes à l’encrage pour bien accrocher le spot au défaut de l’épaule et je libère la corde. J’ai tous juste le temps de voir s’allumer le petit point lumineux rouge vif que celui-ci à déjà disparu au milieu de la toison noire comme si on avait soufflé sur une bougie. Ouf ! Quelle tension …
Le bruit sourd de la flèche qui atteint son but fait détaler tous le monde mais impossible de suivre bien longtemps mon sanglier. Je l’ai juste vu partir en trombe sur une trentaine de mètres avant de disparaitre dans les roseaux plus hauts et la pénombre.
Dans ma tète la scène tourne en boucle et c’est sans trop de doute que je pense la flèche bonne. En repensant à tout je me dis aussi que malgré le bruit d’os, celle ci a du traverser puisque je n’ai pas vu l’encoche lumineuse sur le flanc de l’animal quand il courait.
J’allais enfin voir si deux gros trous bien placés pouvaient créer un saignement externe suffisant pour suivre à la trace dans le marais un sanglier fléché.
20 mn plus tard la frontale sur la tète je me lance à sa recherche. A l’anchuss je suis un peu dessus car je ne trouve pas une goutte de sang. Atteinte encore trop haute certainement. Sans plus insister je décide ensuite de faire des lacés pour tacher de recouper son chemin de fuite en espérant trouver enfin du sang.
Je n’ai pas attendu longtemps … au bout de quelques mètres je tombe sur ce que je cherchais : une autoroute rouge … Les roseaux sont maculés de sang sur une bande de 60 cm de large et un mètre de haut ... Mon petit poucet à moi …
Doucement, une flèche encochée je commence à remonter ma piste. La tension monte de plus en plus car cela fait bien 50 m que je marche et toujours rien. Il y a du sang partout sans discontinuité mais toujours pas de sanglier. Je n’ai pas pensé a faire des photos de la piste mais j’en ai pris des suivantes. Vous verrez c’est impressionnant. Comme Il fait maintenant nuit noir je commence un peu à angoisser surtout que d’autres sangliers pataugent à proximité et puis je suis surpris de ne pas encore avoir retrouvé le mien.
Yes ! il est là, je ne le vois pas mais j’entends grogner et remuer a quelques mètres. Incroyable il est encore vivant plus d’une demi heure après, c’est à n’y rien comprendre car j’ai bien touché en leur centre les deux poumons … Dans le petit faisceau de la frontale j’aperçois la masse noire et rouge allongée qui me tourne le dos.. Je pose doucement l’arc, empoigne la dague et m’avance pour finir le boulot mais très vite je me ravise car je suis seul et loin de tout. Ce n’est peu etre pas le moment de jouer le héro avec ce sanglier à la taille respectable, surtout en pleine nuit. J’ai suffisamment vu et vécu de drôles de choses pour savoir qu’une belle aventure peu tourner au drame en un éclair.
Du coup je double l’animal qui vous ne le croirez jamais se relève et fait encore 4 ou 5 m en titubant avant de retomber. Alors qu’il gesticule encore j’abrège immédiatement ses souffrances cette fois ci avec la dague.
YES Je l’ai, C’est mon premier sanglier à l’approche au milieu du marais,
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Quelle résistance. En tout et pour tout ce sanglier à fait au moins 70 m avec les deux poumons perforés par une lame de prêt de 40 mm de large. Il était encore en vie 45 mn après le tir et encore plus incompréhensible, a trouvé la force de se relever après avoir été transpercé une deuxième fois de part en part. Je n’avais encore jamais vu ça et j’avoue en être encore très surpris.
Assis à coté de ma proie sous les étoiles au milieu marais, j’ai l’impression que le temps c’est arrêter pour me laisser savourer pleinement le moment et la quiétude de cette belle nuit de février. Encore quelques minutes d’oisiveté avant d’attaquer la deuxième partie de l’aventure … sortir la bête du marais. Merci O’manu pour m’avoir régulièrement tenu compagnie au tel pendant l’effort.
Confirmation de la méthode.
L’euphorie du moment passer une question me turlupine, est ce que sur ce coup la j’ai eu un coup de bol ou bien est ce que je tiens vraiment le TRUC pour chasser à l’approche dans le marais et ne plus perdre de bête.
Quatre jours plus tard j'avais l'immense joie de remettre le couvert une première fois avec le fiston.
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Alors qu’il était partis pour passer son dimanche après midi devant l’écran de son ordi, il s’est retrouvé dans mes bottes, ( je devrais dire mes waders), à ramper comme un chef jusqu’au contact des animaux. Après avoir appliqué la même technique de repérage et d’approche, par-dessus mon épaule il n’a rien loupé de l’action et en parle encore aujourd’hui encore. Un grand moment partagé avec Baptiste.
Le petit récit vous l’avez déjà.
La semaine qui suivit, juste avant la fermeture, un 3ème sanglier tombait toujours à l’approche, toujours en quelques secondes, toujours dans des conditions assez épiques.
Voici la petite histoire.
Ce jour là j’avais mal commencé la journée. L’esprit certainement déjà dans le marais qui m’attendait pour le coup du soir, je n’ai pas réagit quand le pied d’un des arbres que j’étais en train d’abattre est venu me pulvériser la main …
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Bord …l de mer ..e je suis trop c.. , c’est foutu pour ce soir ….
La journée c’est ensuite déroulé dans un mélange de consternation d’avoir été si stupide et de motivation extrême pour tout de même chasser. Je pense que je ne me suis jamais aussi bien soignée.
En effet vu que de toute façon j’avais donné rendez vous à Arnaud pour la sortie et que ma présence ou celle de Marco, avec qui je partage l’organisation et la responsabilité de ces chasses, est obligatoire , à 16 h j’étais au marais pour au moins guider mon ami.
La tentation étant trop forte, pendant qu’il s’équipe je sors le Wayana de sa house, bande l’arc et toute en boquant bien la poignée dans le creux de ma main en chou fleur, je parviens à monter doucement à l’ancrage sans trop de douleur.
Aller hop ! ce soir je chasse aussi.
Je donne quelques consignes à Arnaud, nous nous partageons la zone de chasse et très vite je disparais à nouveau dans la roselière. Cette fois ci il me faut parcourir pas mal de surface les oreilles grandes ouvertes avant de desceller la présence d’animaux. Comme quoi nos interventions pour délocaliser les sangliers de certaines zones refuges peuvent avoir un certain impact.
Ça y est ça patauge et ça grignote a quelques dizaines de mètres. Le vent est bon, plus qu’à s’allonger dans la flotte et une nouvelle fois, faire le Mamba jusqu'à une éventuelle proie.
Ils sont là tout prêt, c’est terriblement existant … devant moi il y a comme une sorte de clairière d’une vingtaine de mètres de diamètre ou les roseaux sont moins haut et plus éparses. Alors que je suis encore tapi dans le fond d’une des coulées qui y débouche, une grosse masse noir sort de la roselière et traverse la clairière. « Put…n quelle belle bète, 90 kg mini ». L’animal avance très lentement tout en cassant la croute et se positionne plein travers dans un endroit relativement dégagé. Le seul hic c’est la distance. 15 bons mètres a vu de nez qui ne seraient pas un problème avec une main d’arc parfaitement valide. Mais là le moindre tremblement et c’est une flèche qui n’est pas parfaite donc dans le marais, une flèche de merde.
Même si d’ordinaire je ne suis pas un très grand chanceux, il y a des fois ou je me dis que quelqu’un doit entendre mes suppliques intérieures. Alors que j’étais en train de me résigner a une chouette mais simple contemplation comme bilan de la soirée, voila que les roseaux se mettent à frémir sur ma droite quelques minutes avant la pénombre.
Et si c’était une nouvelle chance pour un troisième …
ça avance toujours dans la direction de la clairière au cul du gros mais beaucoup plus prêt de moi, trop prêt de moi ….
Le sanglier déboule dans la coulée qui m’abrite et stop en découvrant cette chose recroquevillé comme un escargot sur son chemin. Impossible de m’allonger plus sans masque et tubas, aie, aie aie !!!
ouf ! l’animal reprend sa route normalement en faisant un léger crochet pour m’éviter. Il sort de ma coulée, et traverse une zone plus fourni en roseaux pour rejoindre la clairière en direction du gros. C’est le moment de saisir ma chance pour me mettre en position de tir. Quand ma proie sort dans le clair je suis à l’encrage. Mais ….
C’était à prévoir, redressé pour tirer, maintenant il me voit et c’est seulement sa tronche que j’ai dans mon champ de vision.
Putain c’était trop beau, je commence a chercher un spot un peu décalé par rapport à son front mais sans trouver de solution convenable.
Le temps commence à être long mais d’un coup l’ouverture se produit. Pour confirmer son inquiétude mon sanglier relève le groin pour capter une effluve étrangère et du coup me découvre son poitrail a travers lequel je visualise illico cœur et poumons.
Le bras d’arc se réaligne tous seul et la nocturnal disparait dans la gorge de ma proie dans un bruit fracassant d’os explosés.
Démarrage en trombe, course effrénée pendant 4 a 5 secondes, puis plus loin, j’ai l’impression que les flop, flop, flops se sont transformés en gargouillis sur place.
J’y crois à peine, et si le troisième était bel et bien tombé …
J’attends le quart d’heure règlementaire pendant que l’obscurité fini de tomber. Je sors la frontal et le PQ pour commencer à baliser la piste tout en me remémorant la scène et en faisant le check liste de toute la procédure de recherche.
C’est le moment d’y aller, j’arrive à l’anchuss 8 m plus loin ou je trouve tout de suite du sang mais pas de flèche …
En comparaison des deux premiers sangliers tués, il n’y a pas photo, une atteinte basse cœur poumon permet un écoulement sanguin en abondance presque immédiat.
Là ça brille c’est l’encoche lumineuse plantée à quelques mètres dans la vase. Je cherche du sang autour de la flèche en me disant que l’animal est passé par la et à perdu la flèche maculée de sang au passage mais rien … Aie !!
Je retourne à l’anchuss et là par contre, je retrouve du sang partout. Une large trainé part à 90 degrés par rapport a la direction de la flèche. En fait celle-ci à tous simplement traversé le sanglier dans sa longueur avant de se planter plus loin derrière. L’autopsie montrera que celle-ci a ouvert le sternum (11 mm d’os), coupé la partie basse du cœur, un poumon, explosé deux côtes l’une derrière l’autre avant de ressortir juste devant le cuissot … Les photos plus tard.
La suite vous la devinez, au fur et a mesure que je remonte l’autoroute rouge je me rends compte que la méthode d’approche et le matos vont une nouvelle fois faire leurs preuves.
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30 m plus loin je retrouve ce petit male d’une soixantaine de kg couché dans une nouvelle mare de sang.
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Yes !!!
Enfin , un petit clin d’œil et toutes mes félicitations a Julien, un nouveau compagnon des marais récemment rencontré qui à tuer le dernier sanglier des marais, un magnifique ragot de 70 kg, juste avant la fermeture. Flèche en bois de 10 g /#, petite zwikey eskimo, arc 55 l, tir a 10 m, colonne litéralement coupé en deux. Dans ce cas la petite zwickey à parfaitement fait son travail.
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bon voila, je souhaite qu'un minimum d'atoiste se soit endormis, en tous cas ça m'a fais plaisir de passer un peu de temps pour partager ces petites experiences.
Lundi dernier j'ai pu tuer un autre sanglier exactement de la mème façon, comme quoi la methode marche toujours.
La petite histoire très vite.
acrosylve- Messages : 2040
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 56
Localisation : Le sud pas loin de Massillia.
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
EXCELLENT!!!!!!!!
Avec tes vanes plast sous l'eau ça va, mais en plumes nat?????
Avec tes vanes plast sous l'eau ça va, mais en plumes nat?????
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
BRAVO beau récit .....j'y était et avant de partir à la chasse ça mais du baume au coeur...
Encore bravo et change rien
Encore bravo et change rien
arnaud 45- Messages : 630
Date d'inscription : 12/01/2011
Age : 54
Localisation : entre Loire et Canal
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
Cela donne envie de se mouiller.....
Bravo et super récit et superbes chasses......
Gaffe à tes mains avec le prochain arbre...
Bravo et super récit et superbes chasses......
Gaffe à tes mains avec le prochain arbre...
kiowa- Membre Bienfaiteur
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Date d'inscription : 19/12/2010
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Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
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quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console...
foudarme- Messages : 6176
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Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
bravo ...ça c'est de la chasse, ça mériterai un reportage "histoire naturel" tein... tein... tein...tein.teintein..teintein.tein..........on s'y croirai bravo...( un vrai 4*4 ce wayana)
lionel
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sierraleonn- Messages : 878
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Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
j' ai dévorer ton récit merci bien d'avoir le temps de narrer de tels aventure ,moi qui rêve de mon premier sanglier au tradi cela motive !!
fafa33- Messages : 768
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Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
Ca file vraiment envie de retourner dans le marais !!!
Peut être que je vais y arriver avant la fin de la saison !!
Peut être que je vais y arriver avant la fin de la saison !!
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
Bravo yan , savoir s adapter a des situations et des territoires particuliers , chapeau, super chasseur ce yan.
Alexandre (la buche)- Messages : 191
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Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
et toi il va falloir te supplier pour que tu nous parles un peu de tes exploits ???Alexandre (la buche) a écrit:
Bravo yan , savoir s adapter a des situations et des territoires particuliers , chapeau, super chasseur ce yan.
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kibok- Membre Bienfaiteur
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Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
bientôt la suite! la rencontre du permafrostus et de l'aquaticus acrosylvanicus
clic
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foudarme- Messages : 6176
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Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
superbe récit! merci beaucoup d'avoir passé autant de temps super!
antonin- Messages : 1083
Date d'inscription : 04/04/2011
Age : 31
Localisation : paris
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
Bravo Yann pour ce récit passionnant...et surtout pour ta fabuleuse capacité d adaptation au milieu dans lequel tu sévis...
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En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis (Winston Churchill)
spitz- Membre Bienfaiteur
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Age : 64
Localisation : moselle
Re: Camargue & aventures des archers dans le marais
Impressionnant, Yann ! Et vraiment merci pour ce long récit détaillé !
Quitte à t'adapter au milieu aquatique, as-tu pensé à avancer en te calant dans une bouée d'hydrospeed ? Comme sur la photo, là : http://www.bananasport.fr/offres/Hydrospeed-sur-la-Durance-(Hautes-Alpes,-entre-le-Rabioux-et-Embrun)-127.html?PHPSESSID=332d8fcdb5c4938768d210a5ce86e119
Avec un coup de peinture de camouflage, et quelques rameaux plantés tout droit pour se cacher, pourquoi pas ? Et tu peux la traîner derrière toi avec une cordelette avant de finaliser ton approche avec.
Et en en attachant deux ensemble, ça peut même te faire un radeau pour ramener ton sanglier sans en baver...
Bon, en théorie, tout ça, il faudrait essayer bien sûr.
Quitte à t'adapter au milieu aquatique, as-tu pensé à avancer en te calant dans une bouée d'hydrospeed ? Comme sur la photo, là : http://www.bananasport.fr/offres/Hydrospeed-sur-la-Durance-(Hautes-Alpes,-entre-le-Rabioux-et-Embrun)-127.html?PHPSESSID=332d8fcdb5c4938768d210a5ce86e119
Avec un coup de peinture de camouflage, et quelques rameaux plantés tout droit pour se cacher, pourquoi pas ? Et tu peux la traîner derrière toi avec une cordelette avant de finaliser ton approche avec.
Et en en attachant deux ensemble, ça peut même te faire un radeau pour ramener ton sanglier sans en baver...
Bon, en théorie, tout ça, il faudrait essayer bien sûr.
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Manu87- Membre Bienfaiteur
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